samedi 13 septembre 2014

Les pieds sur terre...

... Et la tête dans les étoiles
 

On me dit souvent que je parle trop, trop vite, que je m'égare. C'est vrai, je suis d'accord, je ne suis ni concise, ni silencieuse. Mais comment être clair si même dans ta tête c'est confus ? N'as-tu jamais l'impression que tout s'emmêle et que c'est seulement si tu tires sur le bout, tout au fond, que tu pourras démêler ? Si je rajoutes tant de détails, que je vais dans plein de directions en même temps, c'est seulement parce que comment tu veux comprendre si tu n'as pas le début ? Ce n'est pas forcément logique, ni forcément vrai, des fois c'est juste qu'en pleine phrase une pensée solitaire vient m'effleurer de ses doigts fins et que, sans que cela n'ai aucun rapport apparent, je la lance à mon interlocuteur en espérant qu'il comprenne. C'est difficile, peut-être, je ne sais pas, je ne m'en rend pas compte. Ma famille arrive à tout saisir, de A à Z, même quant on dirait que j'ai un train à prendre dans la minute à venir. Mes amis proches, quelques fois, sont perdus, mais évidement ils ne l'avoueraient pas. Quand aux autres... Ils ouvrent facilement des yeux ronds, éberlués par le flot de mots qui sort sans discontinuer de ma bouche. Pourtant, je vous le jure, j'apprends à prendre mon temps, lentement mais sûrement. Bien sur, quand je ne fais pas attention, ce défaut de langage revient, aurais-je l'audace de dire que c'est ma signature ?
Quand même par écrit on ne saisit pas ce que je veux dire, je peux recommencer à zéro sans voir si l'on me prend pour une folle ou pas, j'ai même donné un nom à l'incompréhension générale de ce que je racontes : le langage cacahuète. Une seule personne ait au courant de ce nom, pas forcément celle à laquelle vous vous attendriez le plus, c'est pour elle que je l'ai créée, une sorte de justification minable qui l'a fait rire. Mais le pire du pire, c'est quand je suis stressée. Il suffit d'une étincelle pour que je me mettes à tout réciter à la vitesse de l'éclair,  ou même pour que, sans avoir rien appris, je me mettes à parler de tout et de rien jusqu'à ce que je me rendes compte que c'est incompréhensible. Et non, respirer profondément ne sert à rien.

On me dit souvent que je suis dans la lune, perchée sur les étoiles, que ça serait bien si je pouvais redescendre sur terre un petit peu. Quand je regarde ailleurs, l'esprit perdu dans quelques pensées intérieures, on me rappelle à l'instant présent, avant de me dire en souriant que j'étais parti loin. Pourtant, je m'intéresse à ce que l'on me raconte, promis ! J'enregistre, je traite l'information et je réponds, tout ça dans l'ordre, quoi que je fasse, ou presque. Mais je crois que l'on n'aime pas voir les gens sur la lune...

Je regrette souvent d'être aussi petite, la plupart des gens le savent, ils en jouent, ils en rigolent, et ça me fait sourire. Pas de ne pas dépasser le mètre soixante, et encore moins de stagner au même niveau pendant que tout mon entourage grandit; mais que ça ne dérange personne sauf moi. C'est amical, on ne me fait aucune moquerie, sauf les personnes stupides qui me balance à la figure que ce n'est pas normal, à mon âge, de ne plus grandir, que je devrais quand même prendre quelques centimètres parce que "Oh mon Dieu mais c'est que je ne suis pas dans la norme !" alors que je leur faisais confiance en leur confiant mes inquiétudes. Mais c'est déjà du passé, j'ai presque fini d'enterrer l'évènement, désolé, je suis rancunière, et si je n’atteins pas "mon objectif" tant pis, au moins j'ai les deux pieds qui touchent par terre !

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