jeudi 25 décembre 2014

Noël avec un grand "N'

Le Père Noël et les sept lutins


C'est la belle nuit de Noël

Résonnant dans la rue sombre, des bruits de pas viennent écorcher le silence qui s'est installé sur la ville depuis quelques heures. Pourtant, amortis par une belle couche de neige, ils ne troublent guère que le sommeil du chat du quartier, qui, la patte levée, s'apprête à entamer sa dixième toilette de la journée.

La neige étend son manteau blanc

Dans chaque maison les lumières s'éteignent, les unes après les autres, telles des petites lucioles disparaissant à l'approche de prédateurs. Des flocons tombent du ciel dans une lente danse aussi jolie que gelée, le froid forme une couche de glace sur les fenêtres closes et devant les portes d'entrées.

Et les yeux levés vers le ciel

La vie s'échappe par bouffées de chaleur de la cheminée, les parents montent les escaliers grinçants de leurs chez-eux douillets pour coucher les petits bouts de chou qui animent leurs journées et les remplissent de bonheur quoi qu'il advienne, rien qu'avec un mot déplacé que nul n'aurait pu dire sauf eux.

A genoux les petits enfants

Ils leur racontent une dernière histoire, espérant que le calme viendra s'abattre sur leurs vies quelques heures, le temps de reprendre des forces, de recharger leurs batteries, pour pouvoir sourire encore et toujours.

"Il était une fois un pays merveilleux. Là-bas, le froid était omniprésent
et du ciel tombait de la neige sans s'arrêter, recouvrant tout d'une
blancheur éclatante. Aucun bâtiment à l'horizon, rien qu'une forêt de
sapins et d'autres arbres hivernaux, dans laquelle vivait de milliers de
petites bêtes telles des daims, des rennes ou des cerfs. Seul une
petite chaumière osait pointer le bout de son nez. De sa minuscule
cheminée sortait une douce fumée qui montrait qu'à l'intérieur ça
fonctionnait à plein régime. "Eh, Père Noël, la voiture du petit 
Nathan, la poupée de la jolie Sahara, je les mets où ?'
entendait-on résonner parfois si on écoutait bien. "Et bien, 
dans mon traineau, quelle question !"  était la réponse que
le lutin, quel qu'il soit, recevait inlassablement jusqu'au grand
départ, le 24 au soir, lorsque tout le monde dormait enfin".

Avant de fermer les paupières
Font une dernière prière

Il était temps que tout le monde ferme les yeus car déjà les clochettes du traineau du père Noël retentisse dans l'air joyeux. Les enfants de tout âge se sont agenouillés quelques minutes auparavant, repassant mentalement tout ce qu'ils avaient demandé cette année, avant de s'enfouir sous les couettes en espérant avoir été assez sage pour les recevoir. Le lendemain matin, ils se précipiteront en riant vers la montagne de cadeaux qui les attendra aux pieds du sapin, ayant remplacé les carottes pour ses rennes et les chocolats pour lui-même que toute la maisonnette avait prit soin de disposer dans leurs chaussons.
Comme chaque année.

samedi 20 décembre 2014

Une étoile pas comme les autres

Prends le comme il est : la vérité


"T'écris sur tous, sur toi, sur les autres, sur la vie, mais jamais sur moi"

Bon... D'abord, ce n'est pas vrai. Parce qu'heureusement que tout n'est pas réel, que tout n'est jamais aussi simple que une personne, une relation, un texte. Ce serait triste sinon, non ? Évidemment, mes écrits m'appartiennent. Bien sur, j'y mets toujours un bout de moi, ne serait-ce que parce que je pars du principe que toute chose que fait quelqu'un t'aide à le cerner un tout petit peu. Enfin, j'ai la terrible habitude de parler beaucoup pour ne rien dire, ce qui fait que depuis le début je n'ai toujours pas entamé le sujet qui m'intéressait, c'est à dire : Toi. Avec un "T" majuscule pour le clin d’œil cours de français, comprendra qui pourra. Non je rigole, je vous explique : ma professeur de français, une vieille folle tyrannique au caractère abominable que j'adore, nous rabâche aux oreilles l'importance de la typographie d'un texte. Alors la prochaine fois, pensez-y dans votre expression écrite ! Enfin, revenons aux choses sérieuses.

"Ah si, une fois, tu as parlé de moi. Et pour dire quoi..."

D'accord, d'accord, j'ai compris. Tu veux une place particulière ici, comme tu l'occupes dans ma vie ? Et bien, tu as gagné, tu vas l'avoir. Pas que je cède à des caprices de gamine, juste que tu le mérites, que j'en ai envie et que de tout façon pourquoi je me justifie puisque c'est le seul endroit où je peux écrire ce que je veux, comme je veux, sans qu'on me dicte quoi faire ?

- "Allez, enjoy !"
- "Mais t'es sérieuse à parler anglais ?"
- "Apparemment"

Je pourrais dire que tu es trop susceptible mais en vérité, tu le sais déjà. Je pourrais émettre l'idée que tu es jalouse mais de tout façon tu le prendrais mal, en plus tu voudrais des preuves et je n'en ai pas. Je pourrais lancer comme un boulet de canon le fait que tu es enflammée mais je voulais faire une liste de défauts et ça ne rentre déjà plus en compte... Du coup, tant pis, je vais continuer sur ma lancée, on verra bien où ça nous mènera, pas vrai ? Le premier mot qui me vient à l'esprit, là, tout de suite, pour te décrire, c'est : "caractérielle". Parce que du caractère, tu en as, et pas qu'un peu ! Toujours à balancer ce que tu penses à n'importe qui, même quand ce n'est pas bien vu, même quand il ne faudrait pas, juste comme ça, parce que tu en as envie. Parce que puisque tu vis, autant être vivante à fond, pas vrai ? Gueularde, on peut affirmer haut et fort que tu n'as pas ta langue dans ta poche. Tant mieux, enfin une personne sincère dans ce vilain monde plein d'hypocrites. ou pas mais osef je dis ce que je veux. Et puis... Et puis sensible aussi, même si on dirait que tu as honte de tes sentiments puisque tu te caches pour les exprimer. Je me demande même si tu ne pousses pas des accès de colère dans l'espoir vain que l'on ne remarque pas tes blessures intérieures. Tu tiens aux gens aussi, ça oui. Avoues que tu ne veux pas les laisser partir, même quand ils ne comptent pas prendre leurs jambes à leurs cous pour fuir. Pour finir, je dirais juste : "humaine". Parce qu'on a tous nos qualités magnifiques et nos défauts bidons qui nous rendent aussi uniques que détestables, aussi magiques qu'admirables.

+ Alors oui, cet article est un peu plus familier que les autres, j'avais envie de tester autre chose, je ne suis pas particulièrement convaincue du résultat d'ailleurs mais maintenant que c'est fait autant vous le donner quand même et puis voilà. ♫
++ Je suis preneuse de tout conseil évidemment. ♥

jeudi 18 décembre 2014

Perdue dans la foule

Du monde. Beaucoup de monde


<<https://www.youtube.com/watch?v=ZySIBsc6eTg>>

Des visages, partout autour de moi. Souriant ou moqueurs, rieurs, voir figés dans un rictus méchant. 
Je marche, paniquée, en cherche un que je pourrais reconnaitre. Pourquoi personne n'est-il ici ? La foule se resserre, bouge, tourbillonne autour de moi, pauvre petite cerise complètement paumée, et je sens ma respiration s’accélérer tandis que mon cœur part dans une galopade folle. La peau moite, les paumes collantes, je finis par appeler :
- Eh ? Il y a quelqu'un ?
Mais je ne reçois aucune réponse.
Les yeux me piquent, mes joues rosissent, virent au rouge pivoine. J'ai chaud. J'ai froid. J'ai peur et je frissonne, perdue dans un monde trop grand pour moi. Et puis soudain le cri sort de ma gorge sans que je ne l'ai senti partir, vibrant violemment en remontant dans ma gorge, avant de partir tel un orage qui éclate.
- Eh ! Vous êtes où ?!!
 Partant en courant, je bouscule sans m'excuser, trébuche et repars, tête baissée, fonçant dans le tas. La marée humaine semble s'être fait passer le mot pour ne pas me laisser passer et les larmes commencent à couler silencieusement, m'empêchant de voir alors que je m'enfonce un peu plus dans mon délire paranoïaque, égarant même mon sang-froid dans ma recherche désespérée qui semble vouée à l'échec. Soudain, une main saisit la mienne. Stoppée instantanément dans ma folie, je ne me préoccupes pas des autres lorsque je m'arrête net comme un automate dont on aurait trouvé le bouton pause. Et, sans même regarder en arrière, je m'accroche à ce petit bout d'homme comme à une bouée de sauvetage, comme si ma vie en dépendait, comme si ma raison s'échapperait si je le laissais partir. Sanglotant, je ne bouge plus, ou presque pas, tandis que mes épaules se secouent au rythme rapide de mes sanglots. L'autre, prenant peut-être ça pour une invitation, se rapproche, m'enserre de ses bras, soufflant dans mes cheveux un air tiède tout en me berçant légèrement. M'enserrant dans une boule protectrice à l'odeur si particulière. L'inconnu s'est démasqué dès que sa peau a touchée la mienne. Pourtant, des certitudes, je n'en ai aucune. Si ce n'était pas celui qu'il paraissait être ? Et si je rêvais ? Si ce n'était rien qu'un songe trompeur, encore ? Mais, me laissant aller à son étreinte douce comme un soir d'été, j'inspire et expire en tentant vainement de me calmer, sans avoir l'idée de me pincer pour vérifier la réalité des choses ou de le remercier, ou même de me retourner pour lui adresser un sourire bancal aux accents de sincérité.
Les secondes passent, nos âmes entrelacées, nos doigts joints gênent les passants, mais aucun de nous deux ne bouge. Et, lentement, ma respiration s'apaise.
- Je suis là, ok ?
Sa voix, rassurante, vient chatouiller mes oreilles et je prie.

Et si seulement c'était vrai, pour une fois ?

jeudi 4 décembre 2014

Jardin secret

On a tous un banc, un arbre ou une rue


<< https://www.youtube.com/watch?v=3ksDzlmoU8E >>

Les yeux dans le vague, tu observes un point fixe sans y penser. Ton esprit s'est ancré dans une autre dimension, celle qui t'appartient mais que lui seul peut atteindre, malgré tous tes efforts pour la partager avec les autres. Dans tes prunelles grises on peut apercevoir le reflet d'un petit jardin envahi d'herbes sauvages. Au fond, un banc, entouré d'arbres et d'un magnifique rosier qui escalade allègrement le mur de pierre fermant la propriété. Agenouillée par terre, devant un trou creusé de tout évidence à la main, il y a toi. Et une boite, abimée par le temps et pourtant si jolie, un peu grise, enfantine, la serrure en forme de cœur. Tu l'observes. On peut sentir la tension de ton corps en voyant tes épaules tendus, ton cou raidit par la concentration, tes mains légèrement tremblotantes quand elles s'avancent pour ouvrir le coffre avec une petite clé à la forme étrange, toute mignonne, toute petite, toute jolie. Et puis, soudain, brusquement, le coffret s'ouvre dans une explosion de plumes, quelques colombes s'envolent, tu les suis du regard, la bouche grande ouverte, les joues légèrement rosées, émerveillée. Enfin, des tas d'objets apparaissent. Quelques grigris, un ou deux sticks à lèvres, des bijoux, plein de lettres, des vieux carnets déchirés, bourrés à craquer, dont la couverture a un peu dépeint, aux couleurs d'un passé révolu. Tu te mords les joues, avance le bras, attrape délicatement la première enveloppe du tas, l'ouvres et vois une fillette tirant sur un paquet de bonbons, rigolant en dévoilant ses petites dents blanches tandis qu'un jeune garçon le tient avec trois doigts en se moquant gentiment, clamant sa force de géant ou plutôt, prouvant ce que le corps fin comme tout de la fille criait déjà. Un sourire se peint sur tes lèvres pendant qu'aussi prudemment que l'aurait fait un vendeur de poupées en porcelaine tu refermes le papier, le serres quelques instants contre toi et le reposes avant de fermer le trou, y plaçant à nouveau la malle avec des gestes religieux. Et puis tu te lèves, marches jusqu'à la porte, l’entrebâille, t'y glisses et la repousses comme si de rien n'était, dans un léger grincement si familier à tes oreilles. La nuit semble se faire dans cette petite zone aux allures irréelles.
Clignant des paupières, tu es revenue parmi nous.

+ J'ai écris mon texte avec cette chanson donc elle l'accompagne bien, les paroles n'ont par ailleurs aucun rapport avec ledit écrit, ne cherchez pas.

jeudi 27 novembre 2014

Un coup de téléphone

Un cœur ranimé


Dehors il fait gris, le ciel pleure et nous crache dessus, grondant sa colère, ses maux, son impuissance. J'ai froid. En regardant à l'extérieur, une ville fantôme m'offre ses portes, il n'y a pas âme qui vive, aucun enfant dans les rues, pas de rire, le silence. Vaincue, tête contre la vitre, je ferme les yeux, ressassant échecs, fautes et autres troubles qui s'amusent à noircir mon petit bonheur. Soudain, une vibration dans la poche de mon jean déchiré par les ennuis. Un appel.
- Allô ?
Mon corps replié sur lui-même ne demande qu'à s'ouvrir vers la liberté, tel l'oiseau qui attend pour prendre son envol, craintif mais pourtant si certain d'y arrivé, courageux mais pourtant si hésitant.
- Oh, c'est toi ! Ça va ?
Ouvrant deux grands yeux pétillants, je reporte mon regard vers l'horizon tandis que sa voix résonne dans le creux de mon oreille, rassurante mais fraiche en même temps. Son visage apparait dans mon esprit, remplissant l'horizon, fondant le décor dans une sorte de brouillard. Des paroles surviennent naturellement, plus de vide, plus de silence. Douce chaleur qui m'envahit. Des éclats de rires s'échappent enfin de ma bouche, rebelles, ils viennent trouver écho à ceux qui viennent de l'autre bout du fil. Je l'imagine, tenant son téléphone, s'animant en même temps que ses idées farfelues et je m'éveille, recouvrant une liberté perdue. Le temps file, courant, avide; avalant les secondes, les minutes, puis une heure et toujours en cavale par la suite. La fenêtre s'est réchauffée, la ville se colore et peut-être même que tout s'éclaire, que le soleil pointe le bout de son nez. Ou peut-être pas. Toujours est-il que celui-ci vient d'élire domicile dans mon cœur. L'abattement s'évapore au fils des phrases glissant comme des perles sur un fil bien fait tandis que dans les maisons ternes d'une petite cité deux adolescents se font mutuellement vivre.

+ https://www.youtube.com/watch?v=519_pOvP9xs

mardi 18 novembre 2014

Ce n'est que le début

D'une suite de morceaux de vie


Si mon cœur

Si mon cœur était un ballon, qui sait si il ne se serait pas envolé depuis longtemps, appelé par la couleur du ciel et des nuages ? 
Non. En fait, c'est impossible. Parce que, même si mon cœur était rempli d'air, prêt à essayer de s'enfuir à chaque fois que la possibilité lui était offerte, il ne pourrait pas se détacher complètement. Parce que mes sentiments le gonfleraient et le dégonfleraient, ce qui fait que sans eux sa source de vie disparaitrait sans prévenir, en silence, sans laisser aucune trace. 

Si mon cœur était à manger, qui sait si il n'aurait pas déjà disparu ?
Non. En fait, c'est impossible. Parce que, même si on pouvait le croquer par petits bouts, qui donc l'aurait prit ? Parce qu'enfin, si je goute ton cœur en chocolat, si je le prend jusqu'à la dernière pépite, alors tu m'appartiendras, pas vrai ? Je n'appartiens à personne, pourtant. Alors, il est toujours entier. Ou peut-être grignoté partiellement, par moments de faiblesses qui pourraient m'entrainer vers la chute ?

Si mon cœur était à vendre, qui sait si il n'aurait pas déjà été vendu ?
Non. En fait, c'est impossible. Parce que, même si on avait pu l'acheter, c'est cruel d'enfermer quelque chose ou quelqu'un qui préfère vivre en liberté seulement car on en a le pouvoir. Et puis, si j'étais en cage, je le verrais, pas vrai ?

Mon cœur

Finalement, mon cœur est seulement un cœur. Il bat, s'agite et semble vouloir sortir de ma poitrine. Dégoulinant de sentiments, peureux et un peu fou, danseur et chanteur, libre mais en cage, sa spécialité est d'aimer. Sa différence avec les autres ? C'est mes sentiments qu'il subit. Son point fort ? Il est croquant, mon cœur en chocolat au léger goût de cerise.

lundi 10 novembre 2014

Le magicien des mots

Une idée, un papier, un livre


Un jour, Monsieur Conte s'est dit :"Pourquoi ne ferais-je pas une histoire ? Elle parlera d'une princesse qui attend son chevalier servant et d'un dragon chargé de garder la belle", les yeux dans le vague, en mâchonnant  son crayon. Il développa le tout sagement, patiemment, tout plein de rêves dans les yeux, pour finalement se mettre à écrire. Sa plume créait des dizaines de mots à la minute sur des feuilles remplies plus vite que la musique, mais l'homme, précautionneux, prenait garde à faire attention à ce que ce soit joli, pour toucher les jeunes gens qui verraient son histoire. Et puis, ensuite, il rajoutait des dessins à chaque fin de chapitre, pour permettre aux moins imaginatifs de percevoir son monde emplis de personnages hauts en couleurs. Quand tout fut prêt, il transporta son livre tel une pierre précieuse chez lui, le mettant bien en évidence pour que tout le monde puisse le voir. Mais comme ce Monsieur Conte avait un grand cœur et qu'il savait que tous ne pouvaient lire, il se mit à raconter oralement le fruit de ses pensées. C'est comme cela que naquirent les conteurs, venant de conte, pour rendre hommage à Monsieur Conte qui donna son nom de famille à son invention. Au fil du temps, la voix de notre aïeux se fit plus experte, réussissant à faire sonner ses phrases avec tous les accents les plus fous, allant du cri de la mère en colère interdisant à sa fille de voir son prince charmant jusqu'à la douceur d'un "Je t'aime" prononcé pour la première fois. Mais Monsieur Conte se faisait de plus en plus vieux et il sentait que bientôt, ce serait la fin. Alors, appelant ses petits-enfants, il leur chuchota dans le creux des oreilles :"Mes petits, cette merveilleuse trouvaille ne doit pas se perdre. Prenez le livre, prenez ma voix, je vous offre tout. Mais en échange promettez à votre vieux papy de perpétrer la magie des contes racontés à la lueur des bougies, le soir, quand on a besoin d'un petit coup de rêves éveillés pour sombrer dans un sommeil doux comme de la barbe à papa". Les petits, les yeux brillants, acquiescèrent vivement. C'est comme cela que les contes se propagèrent de pays en pays, de langues en langues, au gré de leurs voyages et de la voix de Monsieur qui, ne le rejoignant jamais, traversa monts et vallées pour se faire entendre.
Monsieur fut à jamais un mort muet.
Mais le muet le plus heureux qu'il soit.

Et puis les morts ne parlent pas, de toute façon. Pas vrai ?

dimanche 2 novembre 2014

Une potatoes au chocolat citronné

Lisa


Lisa, ça rime avec chocolat. Donc on était faite pour être amies, c'est comme ça. Fin de l'histoire.

Bon, et si on commençait par le commencement ? 
C'était quand la première fois qu'on s'est parlé ? J'ai un trou de mémoire. Il y a deux ans, oui, c'est vrai, mais la date précise restera à jamais dans les tréfonds de mon esprit. Par contre, je sais où c'était : dans un groupe du forum de lak. Lak, une vraie grande famille, pas vrai ? Enfin, revenons à l'essentiel. C'était un beau jour où je m'étais dis : "tiens, elle est sympa, parlons-lui" que nous avons vraiment commencé à faire connaissance. Initiative de génie, qui s'est frottée à un mur. Pas que tu ne rigolais pas à mes blagues pas drôles, juste que le courant n'est pas passé. Au début. Puisqu’en suite, sur un merveilleux RPG qui n'a de cesse de venir hanter mes rêves les plus fous, nous avons recommencé à bavarder sur tout et sur rien, pour voir enfin se réaliser ce qui était prévu depuis le début ou pas, je ne crois pas au destin, c'est à dire : une parfaite alchimie entre nos deux caractères. Et j'ai eu le bonheur de pouvoir parler à une fille gentille, attentionnée, drôle, souriante... Bref, tout ce qu'il faut pour faire la personne parfaite. Alors oui, il y a eu quelques frictions par-ci, par-là, entre toi, Armel et moi, oui il y a eu des moments où l'on ne dialoguait plus vraiment, mais notre amitié n'en ressort que toujours plus grande.
Et je n'ai plus qu'un mot à dire : Chopatate

+ Et puis : Si un jour tu ne crois plus en rien, Armel et moi seront toujours là pour croire pour trois. ♥
++ Et aussi : Les hors-la-loi n'ont pas forcément toujours tard, la preuve est là ♫

vendredi 31 octobre 2014

Où es-tu, maison ?

Le mal du pays


Je connaissais le mal de mer, le mal de l'air, le mal au coeur, mais pas le mal du pays. Ou plutôt, si, mais pour les autres. De la même manière que :"Non mais de tout façon les meurtres, ça arrive que dans les films hein". Et pourtant, ça fait quelques fois que ça m'arrive. Avoir le mal du pays, j'entends. Cet été, après avoir passé une semaine à l'étranger, dans un endroit que j'ai déjà visité maintes et maintes fois, je me disais déjà que je voulais rentrer chez moi. Le seul petit problème, c'est qu'il me restait encore deux semaines à tenir. Un des points positifs c'est que quand je suis arrivée dans mon pays chéri, malgré la pluie qui frappait les carreaux, malgré le froid qui mordait les joues, j'étais heureuse. Et puis maintenant, que ça fait presque deux semaines que j'ai quitté ma maison adorée, je sais que je veux rentrer. Et ça revient, ça me colle aux pensées, ça s'incruste partout, ça suinte presque des pores de ma peau. Alors, plus que jamais, je sens que j'aime cette chanson qui nous dit :

"Au fond, je crois que la terre est ronde,
Pour une seule bonne raison,
Après avoir fait le tour du monde,
Tout ce qu'on veut, c'est être à la maison".

Soprano n'a jamais été autant dans le vrai, et ce refrain est une véritable merveille pour qui le comprend.

Un monstre caché dans mon placard

Le jour des monstres


Un monstre dans ton placard,
Il t'épie, sournoisement,
Avec ses petits doigts fins,
Il attend pour t'attraper.

C'est pas qu'il soit bien méchant,
P't'être pas très élégant,
Dans tous les cas c'est son jour,
Qu'il guette depuis toujours.

Car la voici, la voilà,
La bien fameuse journée
Que vous craigniez, apeurés,
Et oui, Halloween, c'est toi.

samedi 25 octobre 2014

100ème article

Merci à vous


Fille de l'ombre à l'instant de l'écriture, inconnue qui se dit connaitre le monde; un brin de folie dans le regard à l'heure de décrire des scènes d'une vie vu par un œil déformateur; rajoutant des couleurs dans les zones d'ombres, pointant des démons invisibles ou des détails inutiles, des injustices, des malaises, des incompréhensions, la beauté du monde, la pureté des émotions, ou même palabrant sur un malentendu, se basant sur du vide. Criant dans la nuit sombre, s'égosillant dans le silence, s'écorchant la voix, les doigts, sur des mots cavalant gaiement sur une page blanche.

Fille de lumière dès lors que le jour se lève, écrivain à la plume en papier changée en écolière pour le beau regard du soleil. Observatrice aux yeux grands ouverts sur une cours de récréation regorgeant d'inspiration. Un sourire, juste un battement de cil, des phrases qui se déchirent et des éclats de rire qui s'envolent rejoindre les nuages. Loin des fantastiques héroïnes des romans, juste une humaine banale avec un cœur qui se précipite dans des rythmes fous, armée d'un simple clavier mais accompagnée des plus beaux êtres humains au monde.

C'est le 100ème article, merci d'être encore là;
 Ce n'est pas vraiment un texte  rempli de cœurs
Mais je voulais refléter l'importance de vous avoir
Sans forcément tomber dans le trop niais qui pique
Les yeux

Merci à vous ♥

vendredi 24 octobre 2014

Un royaume fait de sons

 Du rire au larmes il n'y a qu'un pas


Le son pulse dans tes oreilles, te parcoure de l'intérieur, fait vibrer ton coeur à un rythme bien particulier. Deux battements à la place d'un, l'un, sourd et profond, venant du tréfonds de ton âme; l'autre, puissant, provenant des basses qui te donnent la chair de poule, qui transforme le monde et le rend spécial l'espace de quelques minutes. Tu fermes les yeux et tu sens la musique s'imprégner de ton âme et elle te nourrit autant que tu la nourris et vous ne faite plus qu'un et la vie est belle et tu danses à en avoir mal aux pieds, à y perdre la tête, à en tomber, sonner, sur le sol. Et dans cet univers de bruit ton visage se tord et des larmes naissent sur tes joues, tu jettes rageusement tes écouteurs au sol mais ton corps semble ne pas vouloir quitter la terre alors tu ouvres les doigts et essaie naïvement d'attraper la vie qui semble s'être échapper ton âme mais le ciel parait s'effondrer sur ta conscience et un voile se plaque sur tes yeux comme un bandeau impossible à retirer alors tu es plongé dans le noir, tu coules, tu suffoques, tu meurs, lorsque soudain une voix retentit.
- Ka ?
Et elle te retient, te repêche, te souffle un air nouveau dans les poumons et tu te sens vivre, tu voles parmi les arc-en-ciels et tes prunelles donnent naissance à une nuée d'étoiles pendant que toi tu recouvres la vue, tu remontes à la surface dans une gerbes d'éclaboussures et tu vois la vie en rose parce que les petites voix aux allures de rien du tout peuvent te permettre d'exister.
- Audrey !
Innocent, il se tient à tes chevets, ce petit son de rien du tout, il te guérit et ne remarque rien et toi tu ris à en perdre haleine, tu l'admires, émerveillé et tu l’accueille joyeusement, lui donne une place en or et construit ton royaume autour, tu fantasmes et sans le vouloir créé une dimension parallèle, mais ce n'est pas grave parce que tu es heureux comme ça et que c'est le plus important, ici et ailleurs, toujours.

Être heureux.

jeudi 23 octobre 2014

L'attente d'un coeur perdu

 L'espoir peut rendre beau
Mais dans tous les cas rend fou


L'attente fébrile d'une réponse. Ton coeur qui s'envole dès que le vibreur de ton téléphone portable retenti dans la chambre vide de son, tes yeux brillant d'espoir l'espace de quelques millièmes de secondes, parties infime d'une vie et pourtant moment si intime, presque magique, instant où tous les possibles se réunissent pour se volatiliser dès lors que tu cliques sur l'icône clignotant qui a envahi ton écran. La déception qui tombe lorsque ce n'est pas la personne attendue, la consolation minuscule mais présente que te procure le fait de ne pas être totalement seule, abandonnée de tous. La frustration de penser que tu attends impatiemment quelque chose dont l'autre ne se soucie qu'à peine, l'incompréhension apparue à la suite de questions improbables, complètement privées de sens et pourtant bien plus réelles qu'elles ne devraient l'être. La rage de ne pas être aussi importante à ses yeux qu'il l'est pour toi, puis la tristesse qui surgit des ténèbres comme un monstre vicieux qui n'attendant plus que tu te mettes à croire que 1+1=2 mais que toi+lui=pas grand chose alors que vous vous pensiez amis pour venir briser ton jolie sourire et salir ta touchante naïveté d'enfant.
Et puis tout s'efface quand tu obtiens finalement ses mots.
Pour recommencer dès la prochaine attente.

Cercle infini, qui tourne en boucles, toujours.

L'homme est un bonsaï...

                         Qui se serait prit pour un arbre
                                                               Philippe le Roy


Sans vouloir donner dans le cliché, je pense sincèrement que l'on se prend pour ce que l'on n'est pas, c'est à dire : tout-puissant. Après tout pourquoi serions-nous supérieur au chat errant venu chercher un peu d'affection à nos pieds ? De quel droit pourrions-nous décimer des espèces entières, rien que pour le plaisir de voir que l'on domine la nature alors qu'en vérité ce n'est que poudre aux yeux ? Comment avons-nous l'audace de brûler des forêts entières pour planter des palmiers inutiles qui serviront à la fabrication de tonnes de gâteaux industrielles alors que les arbres sont une des raisons pour laquelle on peut vivre ?  Alors oui, certes, c'est un discours entendu maintes et maintes fois, pour lequel nous n'avons aucune attention particulière puisque l'on se réfugie derrière notre âge pour brandir bravement aux yeux des autres notre fainéantise, arguant, par un manque d'action et une absence d'arguments concrets, que nous ne pouvons rien faire à l'heure actuel; mais justement c'est un mensonge. Rien qu'en arrêtant de considérer la Terre comme un mouchoir en papier usagé que l'on pourrait jeter à tout moment nous pourrions aider à la construction d'un monde, pas forcément idyllique, mais juste un peu plus fleuri. Parce que, vraiment, vivre serait moins agréable si l'on ne voyait aucun joyeux petit oiseau gazouillant gaiement à l'approche du printemps, si il n'y avait aucun animal de compagnie à chérir dans nos foyers et si le seul éclat de verdure était le cactus à moitié mort reposant dans nos chambres.

+ En vérité j'ai flashé sur cette citation ♥

mardi 21 octobre 2014

Un peu de grammaire, ça vous tente ?

 La nature des mots

Quand l'envie te prend d'écrire mais que tu ne sais pas quoi dire il suffit de te laisser guider pour aboutir à un petit quelque chose, parfois assez surprenant d'ailleurs. Parce que ce qui est bien, avec tes mots, c'est qu'ils t'appartiennent, et bien qu'ils soient le fondement d'une langue, ils sont aussi à toi dès lors que tu les utilises à ta façon en exprimant ce que toi tu penses.

Le problème c'est que, parfois, ils sont timides, peinent à sortir de leur cachette. Parfois ils sont frustrés, bloqués depuis trop longtemps, alors ils boudent. Parfois ils sont trop difficiles à faire apparaitre et attendent sagement leur tour en secret. Et puis parfois ils aimeraient tellement être révélés au grand jour mais toi tu as peur, alors tu les gardes tout contre toi, comme le bon vieux doudou que tu trainais partout, gamin; dont maintenant tu as besoin seulement en cas d'extrême tristesse, et que tu veux bien partager, enfin, avec les autres.

lundi 20 octobre 2014

Amitié ou amour ? (Cliché !)

 Un peu; deux beaucoup; trois pas 


Un récit à la première personne implique toujours le point de vue subjectif, c'est pour cela que lorsque l'on veut dire quelque chose de manière détournée on utilise le pronom "on", voir "nous" mais dans ces cas là il faut faire attention parce que ça peut vite donner l'impression que tu es schizophrène. Alors si je veux vous faire croire que ce que je dis n'est pas de moi, je dois utiliser la troisième personne ? Évidement, ça ne suffira pas, par contre. C'est pour quoi il faut rajouter de vrais généralités, faisant en quelque sorte apparaitre du vrai dans le faux, puisque le faux n'étant relatif qu'à la personne qui rédige.

On raconte souvent que lorsque tu es amoureux tu le sais, parce que tu as des papillons dans le ventre, le coeur qui bat à cent à l'heure, l'envie de serrer l'élu de ton coeur tout contre toi et de passer chaque secondes à ses côtés, juste à le regarder. On dit encore que dès qu'il part, le manque se fait ressentir et que chacune de tes pensées lui sont réservées. Le problème, c'est qu'on affirme aussi que ces "symptômes" n'arrivent pas tous d'un coup, qu'ils sont même assez souvent retardataires puisque ton petit copain est, la plupart du temps, déjà avec toi quand ils surviennent. Mais du coup, la question reste : Comment savoir si je l'aime ? Si ce n'est pas seulement une petite attirance passagère ? Ou même : Est-ce que je suis incapable de faire la différence entre l'amour et l'amitié ? Et bien désolé mon petit mais le "on" n'a pas de réponses très convaincante. Bon, premièrement, il est écrit que si tu te poses la question, c'est sûrement parce que tu ne l'aimes pas. Deuxièmement, pour le savoir, il faut que tu t'interroges sur comment tu te comportes avec lui : es-tu pareil avec tout le monde ? Et, troisièmement, pour être sur de toi si tu ne le sais toujours pas, tu peux l'embrasser. Parce qu'il paraitrait que le premier baiser dévoile beaucoup. 
Alors, c'est lui ou pas ?

La vérité c'est que personnellement je ne sais pas comment faire, je n'ai aucune méthode à vous conseillez, vous n'avez qu'à aller voir votre grand-mère parce que... J'ai même un problème avec ça en ce moment. Mais peut-être que ces quelques conseils glanés un peu n'importe comment vous aideront si vous êtes dans ce cas-là. 

+ Ah et puis... Un message est caché dans cet article, dédié à une seule et unique personne qui ne lira jamais ce blog en vérité, mais sache, petit personnage, que ce n'est pas normal de vouloir absolument recevoir un bonne nuit tous les soirs, on pourrait même appeler ça un "signe avant-coureur".

vendredi 17 octobre 2014

L'arbre aux coeurs

 L'arbre cœur

 

<< https://www.youtube.com/watch?v=gahRqD3mAwU >>

En ce moment, quand je fermes les yeux, je te vois; je pourrais presque te dessiner si seulement certains détails ne me posaient pas de problème lors de la représentation. Quand je dors, mes rêves te concernent et lors du réveil la seule image qui me reste est celle d'une étreinte, avec une impression de douceur inexplicable, si agréable et pourtant si frustrante, vision éphémère qui revient pourtant nuit après nuit, alors que Dieu lui-même sait que nos songes ne se répètent pas, hormis si ils sont le fruit d'un évènement particulièrement marquant de notre existence. Quand je t'observe, l'air heureux peint sur ton visage me donne déjà un peu de joie, mais ce que j'y préfère, et de loin, c'est les sourires uniques que tu me destines, qui sont à la fois rares et précieux et qui me réchauffent de l'intérieur comme un bon chocolat chaud que tu boirais l'hiver, emmitouflé sous ta couette, un livre à la main.

Une chanson que j'aime bien dis que l'amour, c'est comme une cigarette, parce que ça brûle et que ça monte à la tête. Je suis d'accord, on raconte souvent des tas d'histoires un peu tirées par les cheveux provoquées par des folles à la recherche de leur prince charmant. Et celui qui n'a jamais remarqué qu'un ami amoureux parle souvent de l'élu de son cœur n'est pas très observateur. La suite du refrain affirme que l'amour, ça pique les yeux, que ça fait pleurer et que pour finir, ça s'envole en fumée. Ici, c'est bien jolie mais je pense qu'on pourrait en discuter, pas vous ? Parce qu'enfin... Je pense que ressentir ce sentiment donne plus de joie que de peine, malgré tout ce qu'il nous fait traverser. Et pour moi, celui qui serait surtout à pleurer serait celui qui ne tomberait jamais amoureux.

Parce que l'amour donne des ailes,
Peut faire monter sur un nuage, 
Qu'il ensorcelle, qu'il émerveille,
Mais parfois réduit en cendres. 

jeudi 16 octobre 2014

Aimer, une destinée plus forte que tout

 
Certains te diront sûrement de ne pas perdre ton temps avec moi, que je suis folle et sans intérêt, sans qualités, beauté particulière, voir même méchante ou je ne sais pas ? Certains me diront sûrement que je n'ai rien à faire avec toi, parce que :"Non mais t'as pas compris ? Toi et lui c'est deux mondes opposés quoi" Mais en fait, non, personne ne me parlera jamais comme ça, personne n'ira jamais te balancer pareilles sornettes à la tête non plus d'ailleurs, parce que les pessimistes ont beau dire, la jeunesse France n'est pas si pourrie que ça, parce qu'on a d'autres choses à voir que de se cracher dans le dos; du moins pour mes fréquentations- et puis aussi parce que les catégories, que j'y crois ou que je n'y crois pas, si tu me les plaque devant les yeux, je te les ferais ravaler tout rond espèce de petit salsifis indigeste.


On parle souvent de ses sourires qui te retournent l'estomac, de tes battements de cœur qui s’accélèrent quand tu le voies, de ton incapacité à lui parler et de cette impression d'être toujours cruche en sa présence; mais on ne s'étend jamais sur ses regards que tu trouves tellement doux, de ses mots tellement touchants, qu'il lance peut-être comme ça mais qui sont une sorte de pommade miracle offerte sur un plateau; ou de sa capacité à te rentre vulnérable pour la moindre phrase prêtant à une possible confusion. 
On dit souvent que l'amour, c'est proche de la haine, mais pas des raisons de cette explication. On n'ira jamais vous avouez le doute provoqué en vous, la peur que vos sentiments ne soient pas réciproques, cette boule dans le ventre à l'idée que ses phrases ne soient plus pour vous, à ce besoin de pouvoir l'avoir à l’œil comme d'habitude, même quand vous ne vous parlez pas, rien que pour vous assurez que tout va bien, et parce que, sans mentir, ça vous rassure de le savoir dans les parages. Ce besoin d'être avec lui vous collera sans aucun doute à la peau, vos rêves deviendront sûrement de belles perspectives d'avenir dans ses bras, vous imaginerez peut-être des tas de solutions foireuses avec vos potes pour vous approchez discrètement, mais, au final, n'oubliez pas que même si ça fait parfois mal, aimer c'est vivre. Et qu'un amour ne se fonde pas sur une image tout faite, que pour le connaitre il faut lui parler, et que pour lui parler il suffit de lui dire :"Salut !"

+ Parce que lorsqu'on vit, on se blesse,
Quand on aime, on peut tomber.

samedi 11 octobre 2014

Mes portes-bonheurs, une partie de vous


Dans ma vie, je crois que j'ai besoin de garder des repères surs pour pouvoir être réellement moi. Si, du jour au lendemain, tu me changeais d'école, de ville, voir même de pays, qu'il parle français ou non, je crois que je deviendrais folle. J'ai besoin d'avoir ma maison, ma chambre, mes potes, ma classe. On pourrait peut-être faire un rapprochement avec les petites habitudes des grands-mères, mais je ne pense pas que ce soit spécialement un défaut, c'est comme la timidité, elle ne fait de mal à personne, hormis peut-être à la personne qui la subit. J'ai besoin de pouvoir m'accrocher à des certitudes, aussi chimériques soient-elles, j'ai besoin de comprendre, j'ai besoin de me donner quelque chose à quoi croire dans la plupart des situations. Vous connaissez les portes-bonheurs ? Le trèfle à quatre feuilles, le fer à cheval... Tout ça ? Et bien pour moi, c'est des objets qui me sont chers, qui me rappelle une personne, un moment. Chacun à quelque chose à offrir, qui reste ensuite dans mon cœur. Évidemment, je ne trimballe pas chaque cadeau que j'ai reçu avec moi, se serait stupide, trop lourd, et tout l'intérêt de la chose s'envolerait. Je garde tous précieusement et puis certains objets deviennent des reliques. Pourquoi eux et pas d'autres ? Aucune idée. Comme ça. A l'heure actuelle j'ai ceux-là, ils se sont multipliés au fil du temps :

- Un labello : ce n'est peut-être qu'un stick à lèvres, j'en ai deux/trois autres, mais celui-là m'a été offert par ma grand-mère, il est pratique à transporter, c'est un des derniers objets que j'ai d'elle.
- Un pingouin en verre : c'est facilement cassable, on peut en trouver beaucoup, mais je l'ai reçu d'une amie, il est resté dans ma poche de manteau tout l'hiver, je le serrais à chaque fois que j'avais un problème, que j'étais stressée, et il est devenu ce qu'il est maintenant.
- Un anti-stress en farine : certes, on en a tous déjà fait étant petit, mais justement, on a prit le temps de me le fabriquer, il est cool, c'est un bonhomme sourire ou un bonhomme triste, au choix.
- Un collier : en fait, celui-là à une histoire bien particulièrement, puisque je l'ai reçu d'une vieille dame que je ne connaissais pas. Mais justement, son geste était tellement gentil, elle a été tellement attentionnée que je me dis qu'avec lui il ne peut rien m'arriver.

Et c'est peut-être stupide mais, lors de mon véritable premier examen je les ai tous emmenés, ils étaient dans mon sac, et même si ils ne me donnaient rien, je me sentais plus en sécurité. Comme si l'âme de chaque personne m'encourageait de leur présence invisible.
Un porte-bonheur, c'est souvent mal considéré, on rit au nez des gens qui en ont, mais en vérité on en a tous au moins un. Ils ne sont peut-être pas appelé comme ça, mais on en a.

Respirer un bon coup



C'est fou comme une journée peut vous sembler belle rien que parce qu'il y a un peu de soleil, de la musique dans vos oreilles et que vous pouvez enfin respirer après de longues journées passées à travailler, sans pouvoir vous arrêter et souffler. Peindre une boite à chaussures aux couleurs de l'hiver, dessiner des bonhommes en perfectionnant votre technique, écrire avec d'autres passionnés, des amis, des camarades, ou même seulement lire un peu, parler à vos proches, prendre le temps de souffler. Tout se tient d'une couleur plus vive quand vous y faite attention, prenez le temps de vivre rien que quelques heures quand votre emploi du temps surchargé vous le permet. Les bonnes notes, la compréhension et l'apprentissage des cours, tout ça, c'est génial, mais être bien, c'est mieux.
 Ceci était le conseil du jour d'une collégienne débordée

samedi 4 octobre 2014

Le monstre de la nuit : chapitre 1


<< https://www.youtube.com/watch?v=2xvV-t6G-nY >>

Poussant la porte, la fillette passa sa tête par l’entrebâillement créé, vérifiant si elle pouvait passer en toute tranquillité. Ceci fait, elle écarta l'énorme masse, qui s'éloigna dans un grincement sinistre. Puis, posant délicatement son pied droit sur un plancher froid comme la pierre, elle commença à avancer. Traversant la pièce aussi discrètement que possible, l'enfant sentait les battements de son cœur s'accélérer, partant dans une danse effrénée. L'adrénaline courait dans ses veines, tandis que la force extérieure qui l'avait poussée à sortir l'entrainait toujours plus loin dans l'interdit. 
Une autre salle, un couloir, puis une nouvelle porte.
De là semblait sonner des tambours. 
"Boum. Boum. Boum"
Un rythme lent, effrayant. Enivrant. 
Une fois passée de l'autre côté, elle ne pourrait plus jamais revenir en arrière. L'hésitation arriva, silencieusement, s'insinua dans les muscles tétanisés de la petite devenue statue, ombre noire, immobile, découpée sur un fond marron.  
"Boum. Boum. Boum".
La musique, de son côté, semblait vibrer avec plus de vigueur, comme un appel. "Viens" semblait ordonner les basses. "Rejoins-nous". Hypnotisée, elle avança, tendit sa minuscule main tremblotante vers la poignée. Touchant le métal glacé la fillette fut secouée d'un frisson qui manqua la faire se détourner. Mais là-bas, on ne se laissait pas faire.
"Boum. Boum. Boum".
Le son résonna, passa à travers sa main pour remonter jusqu'à son bras et venir se loger dans son cœur comme un deuxième tic-tac. Le premier, rapide, léger, joueur. Le deuxième, lent, sourd, semblait venir du centre de la terre. Cette sensation, étrange, fut la dernière qu'elle ressentit avant de tourner son poignet d'un coup sec.
Franchissant la limite impardonnable, l'enfant rejoignit un univers méconnu, pour la simple bonne raison qu'une fois entré personne n'était jamais revenu.

Le lendemain, on put entendre sa mère crier dans la maison :
- "Julie !"
Tout en cavalant à travers les pièces en espérant ne pas avoir la confirmation de ce qu'elle redoutait. Mais elle eut beau se casser la voix elle ne retrouva pas sa fille. Alors, s'appuyant contre le mur, elle s’effondra, en pleurs.
- "Pourquoi toi...?"
Ses sanglots, déchirant, fendirent le silence comme des coups de couteaux, mais ne servirent à rien.
Le monstre de la nuit avait encore frappé, il était bien trop tard.
Et une question persistait : que se passait-il de l'autre côté ?

jeudi 2 octobre 2014

Un an et quelques

 
Ça fait un an et un jour, tout pile. Un an que j'ai écris et publié ici mon tout premier article. Un an, au final, ce n'est pas si long que ça, pas vrai ? 12 mois, c'est tout, 52 semaines à peine.

Pourtant, un an, c'est beaucoup en même temps...

Est-ce qu'on peut voir un changement,
Entre le premier et les derniers textes ?
Est-ce qu'on pourrait faire un point ?
Est-ce qu'on a changé, grandit, mûrit ?

Le monde est toujours en évolution,
Alors sûrement, pas vrai ?

Mais de toi à moi, ce que je retiens de cette année ici, à écrire des choses et d'autres, à me répandre de mots ayant plus ou moins de cohésion entre eux, à remplacer des émotions par des phrases, des clichés par la dérision, des peurs et de la souffrance par des métaphores douteuses, c'est le bonheur que j'ai en sachant que même si je ne suis pas connue, pas un écrivain de talent, pas capable de vous faire rêver, rire ou pleurer comme un roman bien rédigé est capable de le faire, je prend du plaisir à écrire. Les mots, c'est un peu une sorte de deuxième famille pour moi, j'ai l'impression qu'ils sont comme des animaux sauvages que, si tu apprivoises, tu peux leur faire faire tout ce que tu veux. J'aime bien partir dans des exercices qui me paraissent compliqués, que je ne réussis jamais comme je voudrais, mais qui m'aide, au moins dans ma tête, à progresser. 
L'écriture ce n'est pas vraiment possible à apprendre, je veux dire on ne te donne pas de cours d'expression écrite, on t'apprend juste à rédiger des commentaires de textes, des réponses argumentées ou sinon on te donne des sujets d'imaginations en te disant :Vas-y !" sans rien d'autre, comme si tu savais le faire dès ta naissance. Sauf que non ! J'aimerais tellement réussir à faire apparaitre des étoiles dans vos yeux rien qu'avec un texte de 40 lignes et une musique d'ambiance, comme je l'ai déjà vu faire !

 Alors j'écris, j'écris, j'écris
J'y arriverais un jour, promis

lundi 29 septembre 2014

Injustice

 Frustration


Je te vois parler si facilement à tant d'autres que moi, discutant et riant avec eux, comme la logique le veux. Je sais que des fois tu m'observes, pas plus que moi par ailleurs. Bien sur je regarde les gens, je te l'ai dis, souviens-toi, mais entre nous, est-ce que tu penses sincèrement que je remarque tous ces petits détails insignifiants pour chaque personne qui passe ? Avoues-le, ça sonne faux. Quoique des fois ma capacité à voir les choses les plus inutiles au monde le stupéfie moi-même Et puis... Et puis même si tu ne t'en rends pas compte, je te le dis, moi. Mais au fond, qu'est-ce ça change puisque notre incapacité à se faire face rend impossible tout échange  ?

Pourquoi, quand on a le courage de s'offrir une phrase, c'est pour balancer quelque chose de débile ? Pourquoi on ne peut pas se parler normalement, rien qu'une tout petite fois ? Pourquoi tu te tournes toujours vers le rôle du clown quand c'est moi que tu as en face ? Pourquoi je n'arrive pas à t'appeler, parce que ça ne me parait pas naturel et lourd pour toi, alors qu'habituellement ça l'est ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi eux et pas moi ?

Dis-moi pourquoi...

jeudi 25 septembre 2014

S.O.S


Aujourd'hui tu m'as comme envoyé un S.O.S.
S.O.S d'un terrien en détresse.
Mais c'était tellement discret, tellement détourné qu'on aurait presque pu croire que c'était juste une constatation. Seulement voilà, je te connais bien maintenant, et habituellement tu ne m'aurais jamais dis ça, parce que c'est dans ta nature. Tu préfères me montrer ton côté toujours joyeux, toujours fort, que celui qui cherche juste un petit mot de réconfort, une solution, un espoir auquel se raccrocher.
Alors voilà, je me suis dis que je n'allais pas te laisser comme ça et j'ai posé cette question. Tu sais la question que tu attend avec impatience mais que tu redoutes en même temps, parce que dans ta tête une lutte c'est engagée depuis longtemps entre s'agripper à son pauvre rafiot miteux qui part en miettes, envers et contre tout, ou attraper la bouée de sauvetage lancée en plein vol. Et finalement tu as décidé de te refermer comme une huitre, restant cloué au sol par une fierté inutile. Seulement on ne choisit pas ses amis, et encore moins ceux qui vont nous aider ou pas.

Je vais t'aider.

mercredi 24 septembre 2014

Un petit coucou perdu

 Coucou toi


Te souviens-tu de cette époque où tu occupais une place dans tous mes écrits, où tu pouvais facilement te reconnaître parce que de tout façon je maîtrisais très mal mes mots et que je ne savais pas faire en sorte qu'on lise entre les lignes ? Je ne dis pas qu'aujourd'hui j'y arrive, peut-être juste un petit peu mieux ? Te souviens-tu de notre tout premier jeu de rôle, celui qui a eu un départ foudroyant mais qui a duré seulement quelques semaines avant de se terminer en eau de boudin, celui-ci même qui a été refait mais qui a échoué une deuxième fois ? Te souviens-tu de nos histoires d'une dizaine de lignes à peine, qui n'avaient aucun sens et auxquelles ont n'arrivaient pas à trouver de suite ? Te souviens-tu de ton amélioration fulgurante que je n'avais pas vu venir mais qui fais de toi un si bon écrivain maintenant ? Te souviens-tu de mes reproches incessantes ? Comprenais-tu au moins pourquoi je te réclamais une réponse ? As-tu au moins su voir que ce n'est pas parce que je ne réclame plus que je t'aime moins ?

Te souviens-tu de mes monologues, que je fais encore aujourd'hui, t'étant destinés ? Te souviens-tu que je peux te raconter ma vie pendant une heure parce que c'est comme ça ? Te souviens-tu de mes appels, de mes messages téléphoniques, de mes cartes postales et lettres envoyées comme ça, parce que c'est comme ça ? Te souviens-tu de ma capacité à faire une montagne d'un tout petit quelque chose, de mes récits ne rimant à rien parce que je peux partir très loin quand je n'y fais pas attention ? Te souviens-tu de la première fois que tu as entendu ma voix, rapide et saccadée, presque incompréhensible ? Te souviens-tu de mon premier morceau joué pour toi ?

Nos relations ont peut-être changé mais pas mes sentiments, j'ai plusieurs sujets d'écriture mais tu restes toujours un de mes préférés; et cette année je te prépare quelque chose de gros pour ton anniversaire, promis, même si je ne sais pas encore quoi, tu vas voir, ça va envoyé. Tes sms et autres me font toujours autant plaisir, te parler me rassure toujours, ce n'est pas parce que je n'ai pas toujours de réponse que je ne sais pas que je peux compter sur toi si je touche le fond. Ce n'est pas parce que je ne peux pas te voir tous les jours que ça ne me plairait pas, et ce n'est pas parce que ça fait deux ans qu'on échoue à se voir que je n'imaginerais pas un autre plan tordu pour l'année prochaine. Ce n'est pas parce que tu es au lycée et que moi je galère que je ne réussirais pas à trouver du temps pour toi, ce n'est pas parce que tu restes muet que je pense que tu ne me lis pas, ce n'est pas parce qu'il y a le mur de la distance entre nous que je te laisserais partir, ce n'est pas parce qu'on grandit que je te laisserais penser que tu es un personnage secondaire dans ma vie.

+ Le monde de l'écriture va être révolutionné à nous trois ♫

mardi 23 septembre 2014

Il y a de gens comme ça

Des gens qui...


Il y a certaines personnes qui passent le temps à se moquer, sous prétexte qu'ils sont plus grands, plus forts, plus beau, voir même plus intelligents, alors qu'il parait que c'est à cause d'un sentiment d'infériorité qu'ils  se sentent obligé de rabaisser les autres. Dans tous les cas, c'est inconcevable de les laisser continuer. Tout à l'heure, un petit garçon qui lisait tranquillement se faisait embêter sous mes yeux, estomaquée je me suis demandée si c'était un jeu ou pas. Quand j'ai compris que non, ils sont parti, je me demande sincèrement ce que j'aurais fais dans le cas contraire. Pour moi, c'est préférable de prendre le risque de perdre sa crédibilité plutôt que de laisser une personne toute mignonne se faire massacrer sans raison.

Il y a certaines personnes qui ne sont pas beaucoup aimé, qui passent leur temps avec quelques copains, voir même moins, soit parce qu'elles sont désagréables, soit parce qu'elles sont trop effrontées, toujours pour une raison certaine. La chose est que, souvent, elles sont bien trop seules, pour quelque chose qui n'a pas à avoir une importance aussi capitale. Alors, quand tu vois une âme solitaire, va la voir, parle lui, de tout sauf de ça, change de sujet, fais lui voir ton mode, transforme son horizon, offre lui du bonheur.

Il y a certaines personnes que l'on aimerait abordées mais à qui on ne sait pas trop quoi dire, parce qu'on a beau crier le contraire à tout va, que ce soit au collège ou ailleurs, des groupes se forment et se déforment et c'est compliqué de passer de chaque en chaque, comme à une sorte de partie de sautes-moutons. Alors on attend l'opportunité, qui se présente quelques fois, on se jette dessus comme des chiens affamés pour finalement balancer une connerie aussi grosse que la Terre.

Il y a certaines personnes qui te font sourire rien que par leur présence dans ta tête, qui te suivent et te poursuivent même dans tes songes, à qui tu aimes parler, de qui tu aimes recevoir des nouvelles, parce qu'elles ne sont jamais de trop, parce qu'il n'y en a jamais assez. C'est avec elles que tu aimerais continuer pour toute une vie, c'est pour elles que tu inventes mille stratagèmes pour gagner ne serait-ce qu'un petit mot te disant que oui, tu existes aussi à leurs yeux, que tu auras bientôt un récit de cent pages qui répond à toutes tes questions et que oui, ils survivent, qu'il ne faut pas t’inquiéter.

Je parle souvent de vous mais pour vous,
Dans quelle catégorie je suis ?

lundi 22 septembre 2014

Tes mains tremblent, il est trop tard


 Driiiiiiiiiiiiing !

 La cloche vient de sonner mais votre rang est déjà parti, le professeur vous attendait avant même que le bruit strident qui annonçe la reprise des cours vous déchire les oreilles. En marchant tranquillement vers ta classe tu t'enjoignes au calme, mais tu sais ce qu'il t'attend. Chaque fois, c'est la même chose : tu à appris par cœur, tu serais capable de réciter ton poème les yeux fermés, en tournant sur toi-même, presque à l'envers, même ! Seulement voilà, chez soit ou dans la récréation, c'est toujours plus facile. Rien que devant la porte de ta classe tu sens ton ventre te serrer. La clé vient de s'introduire dans la serrure, "clic", c'est ouvert, tu ne peux plus reculer. En t'asseyant tu répètes en boucle les vers dans ta tête, en y mettant toutes tes tripes, tout ce que tu sais de l'histoire de ces quelques strophes.
Le premier passe, tu l'accompagnes de ta place, tu compatis, tu sais ce que ça fais d'être envoyé là-bas. Pour toi, c'est presque comme si on te jetait en prison pour un crime non commis. Tu déclames le texte doucement, en espérant que si il a besoin d'aide il pensera à se tourner vers toi, parce que sur tes lèvres on pourra toujours lire la réponse. Tu le connais, ton devoir.
Le deuxième passe, il fait quelques petites erreurs, tu te demandes pourquoi c'est une obligation, est-il trop tard pour se faire porter malade ? Sûrement. En attendant, tes camarades enchainent les poèmes devant le tableau, noir comme le désespoir qui t'envahit peu à peu, qui ne laisse dans ton ventre qu'un énorme sac de nœud. Le tic tac de l'horloge vient chatouiller tes oreilles, plus le temps passe, plus ton tour approche, c'est inévitable. Une autre de ces vérités générales que tu aimerais bien oublier. Ta bouche devient sèche, tu pries pour entendre ta libération, mais non, elle ne vient pas, elle ne veut pas venir.
Et puis...

- A toi, mon petit.

Soudain ta respiration s’accélère, ton cœur vient de faire un bond dans ta poitrine, comme pour prendre son élan avant de courir un cent mètre, ses battements se sont accélérés d'une manière frénétique. Tu te lèves, tes membres tremblent déjà mais tu n'y peux rien. Arrivé devant le tableau les regards se posent sur toi, tu les évites. Tu as comme l'impression de suffoquer, tu manques d'air, tu as peur mais tu ne peux rien faire, tu subis, et tu te tais. Tu commences, ta voix part dans les aigües, chevrotant imperceptiblement, mais tu continues vaillamment, tu n'as pas le choix de tout façon. Les mots sortent maintenant saccadés de ta bouche mais tu as presque fini. Tu retiens tes mains pour qu'on ne les voit pas trembler, priant pour ne pas tomber.
Et puis...

- C'était... Pas mal.

C'est fini.
Tu récupères tes affaires et te dirige en chancelant vers ta place, sans même te souvenir que tu y as gagné une note, bonne ou mauvaise. Tes jambes tressautent encore et ne s'arrêtent que de longues minutes plus tard, tu as du mal à analyser la situation. Et puis, finalement, tu penses à regarder ce que cette torture t'as valu. Un sourire discret se dessine sur tes lèvres quand tu parviens à déchiffrer mais en vérité une seule question te préoccupes :"Pourquoi est-ce de pire en pire ?"

vendredi 19 septembre 2014

Les miens, les tiens, les siens

 Les mots, une grande famille


Parfois on dit des choses en les pensant inoffensives mais en fait elles font mal, parce que selon le moment, la personne, le ton et tout le reste elles peuvent être mal interprétées; et tourner en boucle dans nos têtes, s'empirant à chaque fois qu'on y repense, s'insinuant dans chacune de nos pensées en bouffant tout sur leurs passages, pour ne laisser qu'un mal tenace. Personne ne pourrait vous démentir hormis celui qui vous les a dîtes, mais comme dans chaque cas c'est pareil vous ne pouvez pas allez lui demander; alors des questions naissent dans votre esprit fou, qui, tel un poulain lancé en pleine course, gambadent à qui mieux mieux, partant du minuscule trou creusé par la sensation de rejet jusqu'à un cratère immense qui serait capable de grandir encore jusqu'à atteindre le centre de la terre.


Parfois on dit des choses pour blesser, pour vaincre, pour mettre l'autre joueur au tapis; on le tue à coups de phrases, à petit feu, comme un poison long dont l'effet ne se remarque pas au début mais qui grignote seconde après seconde des petites particules de vie. Et l'on s'en sert comme armes, délibérément, parce que des fois qu'est-ce que les hommes peuvent être bêtes, parce qu'en groupe tout le monde se sent plus fort, parce que seul contre tous on ne peut pas se battre, pas assez longtemps, et lorsque l'on renonce il n'y a pas d'antidote miracle, on continu à prendre les coups mais l'on n'encaisse plus et quant on finit par tomber on ne peut pas se relever parce que c'est trop dur, parce que les autres continuent à appuyer, ils te forcent à garder la tête baissée, le corps vouté, ils essaient de te faire disparaitre; et le jour où tu n'en peux vraiment plus, où tu pars, ils font leur hypocrite, ils ont mal à leur tour parce que si tu n'es plus là c'est de leur faute, ils s'en veulent et ça les hantent mais le monde n'y peut rien, le temps continu à égrener les secondes et eux souffrent, c'est à leur tour d'être rongé de l'intérieur, parce qu'à cela il n'existe aucun antidote.


Parfois on dit des choses que l'on ne pense pas vraiment, sous le coup de la colère, parce qu'elle peut tout emporter sur son passage, en ne laissant que l'énorme envie de faire souffrir comme tu viens de souffrir; mais en grandissant on apprend à contrôler tout ça et on se tait, on ne dit plus ce que l'on ne pense pas, et l'autre ne se torture pas inutilement, il suffit d'aller droit au but, sans crier je sais, c'est compliqué, une discussion au calme est plus efficace que lorsqu'elle est ponctuée de cris, on finit par le savoir. On mûrit.


Parfois on dit des choses qui font du bien, celles qui guérissent de l'intérieur, celles qui te font te sentir plus vivant que jamais et qui te font comprendre que malgré tout ce qui pourra jamais t'arriver tu seras accompagné, parce que des personnes formidables sont là pour toi, à te parler et à te faire rire, à te secouer quand tu n'as pas le moral parce que ça leur fait de la peine, parce que tu recevras toujours un petit mot, rayon de soleil, même dans ta journée la plus noire, quand tu t'y attendras le moins il volètera vers toi, petit oiseau maladroit, pour venir se poser sur ton cœur comme un baume guérissant, pour qu'à ton tour tu puisses être à la fois messager et envoyeur, pour que tu te transformes en petit oiseau pommade. 

On parle souvent de la magie des mots
On dit souvent qu'ils peuvent détruire
On ne donne jamais d'exemples
Rassurez-moi, suis-je la seule
A voir les mots comme ça ?