mardi 27 octobre 2015

Le fou au regard sombre


L'homme attendait, adossé au mur. La tête baissée, un chapeau haut de forme posé sur ses cheveux hirsutes, son aura dégageait une impression de volonté froide et implacable qui suscitait dès le premier coup d’œil un malaise viscérale chez les passants. Enveloppé dans un long manteau noir qui cachait sa silhouette frêle, il ne laissait apparaître que sa main rugueuse parcourue de grosses veines d'un violet fané reposant sur une canne en bois à tête de serpent en guise de pommeau. Soudain, des pas légers sur le pavé humide attirèrent son attention et il releva la tête dans une lenteur exécrable pourtant bien calculée. Un rictus inquiétant se dessina sur son visage livide lorsqu'il vit l'origine de ces bruits. Sa figure émaciée maintenant à découvert rendait visible les deux puits sans fond qui lui servaient d'yeux et dans lesquels on apercevait une lueur sournoise, de la méchanceté à état pur. Aussi, l'enfant, en entrant dans cet univers malsain, s'arrêta, prit de peur. Le vieillard aux muscles noueux, lui, se décolla de son appui pour s'approcher dans un silence de mort. Le petit se rappela alors de la réputation de l'inconnu en frémissant. Partout, on disait qu'il était sombre, imprévisible, fou. On racontait que son esprit vicieux cherchait par tous les moyens à répandre la souffrance, que ce n'était qu'alors qu'il était satisfait de sa journée. Horrifié par ses souvenirs, le marmot n'y tint plus et s'enfuit à toutes jambes, laissant cette vision cauchemardesque derrière lui.

vendredi 9 octobre 2015

Conscience


Sauterelle ?! Moi ?! Espèce de petit mufle ! Vous feriez mieux 
d'écouter votre propre sauterelle...enfin je veux dire votre 
conscience, si vous en avez une !
Jiminy Criquet

Il paraît que lorsqu'on se parle à soit même, on est fou. Alors si j'entends une petite voix résonner dans ma tête, doit-on m'enfermer ? 

Parfois, je m'engage dans une sorte de dialogue interne très agité. C'est à dire que j'ai plusieurs voix qui braillent, s'embrouillent, crient les unes par dessus les autres pour se faire entendre, avec chacune leurs propres idées bien distinctes; et celle du lot qui sera la bonne. Vu que j'ai 15 ans d'expérience dans le domaine, je pense pouvoir dire que je n'arrive même pas à être d'accord avec moi-même, alors comment voulez-vous que je sois d'accord avec les autres ? 

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"Il était une fois une petite fille nommée Automne. Un jour, décidée à faire comme sa mère lorsqu'elle s'occupait d'elle, la jolie brunette partit chercher une baignoire pour poupons dans le grenier et la ramena dans sa chambre, toute fébrile à l'idée de pouvoir enfin décrasser ses peluches. Pleine de bonnes intentions, elle s'en alla ensuite remplir le joli récipient bleu transparent d'eau du lavabo, peinant à atteindre le robinet, penchée au-dessus de la surface d'un blanc nacré en équilibre précaire sur la pointe de ses petits pieds potelés. Puis, décidant pour le bien de sa mission que prendre le savon pour les mains en même temps et le plonger directement sous le liquide n'était pas un problème, l'enfant créa un mini cratère en enfonçant ses doigts dodus en même temps que le rectangle à l'odeur de vanille. Ensuite, ayant ramené le tout sur sa moquette, elle partit chercher une de ses peluches les plus chères, partant du principe que comme c'était elle qu'elle aimait le plus, il fallait le lui montrer d'une certaine manière. Pourtant, alors qu'elle brandissait son lapin au-dessus de la bassine, le retenant par l'oreille droite, une minuscule voix, toute aiguë, lui vrilla les tympans :
- Non, ne fais pas ça ! Ce n'est pas bien !
Affolée, la fillette recula et, dans la panique, failli tomber tête la première dans l'eau.
- Qu.. Qui es-tu ?
Essayant tant bien que mal de maîtriser sa peur, Automne attendait une réponse en s'accrochant à sa peluche comme si, perdue en pleine mer, celle-ci était sa bouée de sauvetage.
- Je suis Conscience. Ta conscience.
Mais la réponse tant attendue et pourtant si redoutée fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase et, hurlant de peur, l'enfant se rua dans les escaliers pour s'accrocher à la jambe de sa mère, en pleurs.
- Et bien, ça ne va pas ? Lui demanda celle-ci en lui caressant les cheveux, rassurante.
- "Ta conscience" m'a parlé.. geignit la petite brune, encore toute secouée, avant de fourrer l'oreille de son doudou dans sa bouche et de la mordiller, jugeant apparemment cette solution plus efficace que maman."

mardi 29 septembre 2015

Clown

Artifice



Désolé ce soir je n'ai pas le sourire
 
Enfermée dans sa chambre, allongée sur son lit, une fillette observe son plafond coloré d'étoiles fluorescentes. Le cœur gros, elle soupire en repensant à sa journée. Elle a vu les minutes défilées une par une en se demandant pourquoi elle était là, pourquoi personne ne lui avait parlé, pourquoi on ne la voyait pas.
 
Je fais mine d'être sur la piste malgré la routine 

Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, elle essaie de se changer les idées. Pourtant, cette fois-ci, fredonner les yeux fermés en s'imaginant des situations plus improbables les unes que les autres ne suffit pas. Une boule a prit possession de sa poitrine, ses lèvres commencent à trembloter.

J'ai le maquillage qui coule, mes larmes font de la lessive

La petite, impuissante, sent une larme rouler sur sa joue, bientôt suivi d'une autre, et d'une autre, et d'encore une autre. Elles dessinent des traies luisant sur sa figure, rougissent son regard et bouffissent ses yeux. Ce soir, elle n'a pas le courage d'enfiler son masque. Seule la nuit verra son vrai visage mais les craquelures commencent déjà à briser ses traits; comment fera-t-elle, demain ?

Sur mon visage de clown (mon visage de clown)

Un sourire de travers se fend sur sa figure, l'enfant sent l'eau salée se faufiler par l'interstice entre ses lèvres; elle se noie. Roulée en boule, paupières serrées, son univers s'est fondu en des tâches noirs illuminé par quelques traies de lumière lorsque, toussant, soufflant, elle va attraper un nouveau mouchoir.
Méfiez-vous des apparences.

+ https://www.youtube.com/watch?v=k1niwMJLFP4

vendredi 14 août 2015

Dans ma tête

Au loin


Je suis coincée ailleurs et pendant tout le temps que j'ai pour réfléchir je reviens toujours sur la même chose, le même sujet qui m'obsède et qui n'a pas du tout envie de se faire oublier. Il vient titiller mon cerveau, il me rend visite tous les jours. Tous les jours c'est beaucoup quand même, non ? Enfin bref, il vient, donc, et puis il me dit :"Et la nostalgie, alors, elle va comment ?" et même si je lui répond toujours d'aller voir ailleurs il reste quelques instants, guettant une moue maussade sur mon visage pour pouvoir esquisser un sourire narquois avant de s'envoler dans une nuée de poussière, sachant que je ne l'oublierais pas.

Ce qui est vicieux avec ce sujet c'est que d'un côté, je ne peux m'empêcher d'y penser, parce que c'est tout une grande partie de ma vie. Et comment ne pas penser à sa vie ? Elle me rappelle plein de bons moments cette chose. Des grands sourires, des câlins, des éclats de rire, des délires bizarres, des gamineries excentriques, des chansons criées sur tous les toits.. Mais après, après, elle laisse sur ma langue comme un goût amer, un sentiment de grisaille qui déferle de partout et contre lequel on ne peut se défendre qu'avec une seule arme, hors de portée trop souvent. Cette arme géniale, c'est vous, mais ce sujet d'horreur, c'est vous aussi. Paradoxale comme situation, non ? D'un côté vous m'avez fait vivre tellement de chose géantes que j'ai toujours le sourire en y repensant. Mais de l'autre vous me rendez triste maintenant, à être tellement loin. J'aimerais tous vous revoir, vous serrer dans mes bras presque à vous étouffer, et retrouver vos caractères de fous de la vie qu'avec vous on ne s'ennuie jamais.

+ A dans bientôt petits poulets, je vous rattraperais, de tout façon ça vole pas des poules

lundi 13 juillet 2015

Le manque

Vous


Les gens, quand ils arrêtent de fumer, ils sont en manque. 
Perso, je fume pas. Mais je suis en manque de vous, bande de gros.

dimanche 28 juin 2015

Juste une danse

Viens on tourne


<< https://www.youtube.com/watch?v=xe_iCkFsQKE >>

On sort. Il fait chaud, et puis vous avez toutes mal aux pieds. On voit des chaises, partout, on en prend six qu'on positionne en un rond parfait. On doit aimer les ronds parce qu'à chaque fois c'est comme ça qu'on se regroupe. Les deux gars du DJ annoncent les futurs slows, il est censé y en avoir une série. Je vous regarde toutes, ma glace à moitié mangée dans la main, en me disant que j'irais danser le prochain puisqu'il y en aura plusieurs, que j'ai le temps. Évidemment, je pense déjà prendre ma position favorite, au milieu de la piste, à tourner avec deux autres personnes parce que c'est plus marrant à trois, à regarder les jolies petits couples formés par tous les autres gens qui auront été invités. Je ne vois rien venir, je ne suis pas dans le bon sens, tournée vers vous, vers la sortie. Et soudain :
- Tu veux danser ?
Je reconnais la voix et pourtant il y a quelque chose qui cloche. Mon cerveau fait un arrêt net tandis qu'à l'extérieur vous me voyez juste me lever d'un bond après avoir vérifié que c'est bien la bonne personne. J'aurais dû m'y attendre, c'est mon cavalier après tout. Mais non, pas du tout, c'est la surprise, incompréhension totale. Je reste plantée debout, à le fixer, puis ma glace, sans savoir quoi en faire. J'ai l'impression que l'instant dure beaucoup trop longtemps qu'il ne faut avant que je vous la donne finalement avec un sourire. Et puis je pars à ses côtés, encore éberluée par la tournure qu'on pris les événements. Finalement je danserais le premier slow, et pas comme je l'imaginais.

On s'avance, on traverse la foule, on rentre, la distance qui nous sépare de la piste de danse se brouille, c'est un peu comme le brouillard dans ma tête, je crois que je ne réalise pas encore. Directement, je repère un trou, près de l'entrée mais pas tout devant non plus et alors là moment de gêne, je perds soudain tous mes moyens et reste immobile, à observer les gens. Comment on fait ? Où est-ce qu'on met les mains déjà ? En plus c'est difficile de se repérer quand on panique. Et puis il rigole et ça me détend un peu. Je pose finalement mes mains à mi-chemin entre l'arrière de son cou et ses épaules. J'ai l'air du vilain petit canard, totalement perdue, pas du tout à l'aise. Je tourne en rond, toute raide, un peu autant qu'un bâton en fait, totalement crispée, en fixant le monde et en me disant qu'ils sont mignons, tous. Moi, je suis tellement loin de lui qu'on pourrait presque mettre une personne entre nous deux. Mais ça s'arrange au fur et à mesure, je commence à me détendre un peu. On a trouvé notre rythme après deux ou trois tours, c'est agréable finalement. La chanson n'a pas commencé depuis si longtemps. Je regarde les couples qui dansent à côté de moi, à gauche il y a deux amoureux qui se font un câlin, à droite la fille a sa tête posée sur son cavalier et regarde dans le vide. Je me demande si c'est naturel pour elle, parce que pour moi ça ne l'est pas. Je me rends compte que mon visage est au-dessus de son épaule, on s'est un peu rapproché en fait. Avec cette prise de conscience, interruption des musiques, un des surveillants prend le micro, il veut faire des remerciements. On se détache; j'applaudis et m'arrache les cordes vocales avec les autres et je sais qu'on va reprendre notre slow plus tard, parce que c'est intuitif.

Et puis le DJ remplace de nouveau les mots par une chanson alors tout le monde se remet en place comme si tout avait été prévu d'avance, et je retrouve tes bras et cette fois je n'ai pas d'hésitation parce que ça a déjà été fait avant et je ne suis plus du tout crispée j'ai l'impression que c'est logique, tout coule de source et c'est beau. Je pose ma tête sur ton épaule et on tourne en rond tout pareil qu'avant mais les choses ont changé et je ne pense plus aux autres, je profite seulement du moment en pensant à nous deux, à que tu vas partir et j'ai pas envie c'est trop dur alors parfois ma main tremble légèrement et se crispe mais toi tu resserres ton étreinte et je me sens bien. On s'est rapproché un peu plus à chaque tour, et je ne m'en suis pas rendue compte avant de sentir nos corps se toucher. Perdue dans cet instant je ne regarde même plus les gens qui viennent nous charrier. Je m'imprègne seulement de l'ambiance, du moment, de ton odeur. Mais j'ai du mal à ne pas penser à après et je sens que je vais craquer et je ne veux pas que tu le vois. Alors la chanson se termine et je pique quelques notes à la suivante avant de me dégager à regret. Je te regarde puis je pars, le cœur lourd et tout léger en même temps. C'était magique, là-bas. J'avais l'impression d'être un peu unique, dans tes bras. Et maintenant le choc est dur, parce qu'un atterrissage forcé ne se fait jamais en douceur mais j'attend encore avant de pleurer, j'attend les trois chansons suivantes, j'attend de t'avoir dis au revoir, j'attend de ne plus te voir, j'attend, j'attend, j'attend. Puis je craque. Je pleure pour toi, pour les autres, pour plein de choses en même temps. Je pars chez moi, fais comme si de rien n'était, puis une fois enfermée dans ma chambre je laisse les larmes couler, longtemps, et on a beau dire qu'après on se sent bien ça ne passe pas alors je m'endors bouleversée et me réveille du mauvais pied mais comme le temps arrange tout je prie pour que ça s'améliore et je me dis que pleurer pour vous, d'un côté, c'est beau.

+ https://www.youtube.com/watch?v=xf04UFOxoxg
J'ai hésité avec cette chanson parce qu'elle est trop magnifique du coup je vous en fait cadeau en plus

samedi 27 juin 2015

Dernière phrase, avec un point final

Je vous aime


Dernier soir

Alors voilà, ça faisait un an qu'on appréhendait ce moment mais comme le temps ne s'arrête pas à volonté, fallait bien qu'il arrive un jour. Je me rappelle encore de nos sourires goguenards quand on était parti l'an dernier, heureux de voir qu'il nous restait encore 10 mois ensemble après les vacances pour nous préparer aux adieux. Seulement voilà, on n'avait pas pensé que nos liens se resserreraient encore et que l'échéance n'était pas annulée, juste repoussée. Et maintenant, maintenant, on est au lendemain d'une soirée tellement belle qu'elle mériterait d'être gravée dans l'histoire. On a dansé, on a rit, on a parlé et on s'est amusés comme des fous. Et puis 23h est arrivé et avec cela les terribles adieux, qui vous font pleurer, vous rongent de l'intérieur et s'inscrivent à l'encre indélébile dans votre mémoire. Alors on s'est embrassé, les yeux plein de larmes, on s'est rappelé qu'on se reverrait pour certains et on a tenté vainement de se consoler mutuellement. On a fait des câlins par milliers, on s'est lancé des dernières phrases vibrantes d'amour et puis on est tous parti de notre côté, à jamais marqué par deux années passées ensemble.

Seulement voilà, je peux pas vous laisser partir comme ça, s'en rien faire, sans rien dire. Je me sens impuissante, coincée chez moi, alors que vous allez reconstruire votre vie, prendre appuis sur vos souvenirs et faire le monde meilleur comme ce que vous avez tout au long de ces deux années tous séparément. Donc je vous adresse encore deux petits mots que vous ne verrez pas, mais que j'ai besoin d'écrire pour survivre au chaos. Vous êtes tous géniaux, tous des amours, tous des anges tombés du ciel. Vous avez changé ma vie, ma perception des choses, vous m'avez fait mûrir, grandir, changé, tout en douceur, sans le vouloir peut-être, seulement en étant vous-même. Vous aussi, vous n'êtes pas restés exactement pareil mais c'est normal, on a tous bougé. Tous ensemble, toujours tous ensemble. Certains peuvent se plaindre d'avoir eu une scolarité mouvementée, la mienne n'est pas finie mais j'ai vécu du rêve. On s'est tellement soudé que j'avais presque l'impression de lire dans vos pensées, parfois, et on savait toujours ce qui allait sortir et de qui. Au début j'étais sceptique, j'avais peur de vous, j'étais un peu faible sûrement et dans ma tête notre classe, c'était du n'importe quoi. Au final c'était un cadeau du ciel et je ne peux même pas dire que je regrette de vous avoir rencontré parce que ça m'aurait permis de ne pas être triste parce que ce que j'ai ressenti en vivant à vos côtés vaut toutes les larmes du monde. Alors je vous ai aimé, adoré, à fond, de tout mon corps, de toute mon âme et quoi qu'il arrive je ne pourrais jamais vous oublier, parce que vous avez fait de moi ce que je suis maintenant et j'ai qu'une peur, c'est que le tout soit encore trop fragile pour survivre à l'épreuve lycée qui m'attend. Mais j'ai sûrement tord au fond, parce que votre amour c'est une armure en béton, et même si on est tous loin à présent, je le porte bien caché dans mon cœur pour que personne ne puisse me le voler. 

Maintenant, il me reste seulement quelques mots à dire et je pense que j'aurais fais le tour. Donc voilà, on était tous différents, on partait tous avec des a-priori et on les a combattu tellement fort qu'au bout de quatre mois ils avaient explosé. Ensuite, on était seulement une classe normale, pas trop unie, pas si magique. Mais on a appris à se connaître, à s'aimer, et on s'est tous accepté tel qu'on était. Et puis le temps a encore passé, s'est étalé sur deux merveilleuses années, et on peu se vanter d'être la classe la plus géniale au monde. Alors merci, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, pour nous, merci le ciel d'avoir fait en sorte qu'on se rencontre et de nous faire pleurer alors qu'on se quitte parce que ça veut dire qu'il y a tellement de choses qu'on perd qu'on en avait en fait gagné des milliers. Et ne vous inquiétez pas, je vais pas supporter d'être loin de vous, alors peut-être que se sera impossible, que j'ai trop d'espoir et que je devrais arrêter d'y croire mais je vous jure, croix de bois, croix de fer, que je vais organiser quelque chose pour tous vous revoir.

+ Parce que vous aime tellement fort 

jeudi 25 juin 2015

Brevet de français : sujet d'imagination

Ses souvenirs ont redonné courage au narrateur : que décide-t-il de faire ? Racontez la suite du texte
Votre texte fera au moins deux pages (soit une cinquantaine de lignes)


    Perdu, seul, au milieu d'un désert immense aux couleurs de l'infini, je voyageais. Je voyageais dans mes souvenirs, redevenant l'enfant que j'étais jadis, oubliant pour un temps que ce qui m'entourait n'était rien d'autre que du sable. Je me ressourçais, retrouvant espoir par les songes.

    C'est alors que je réalisai que rester ici, à côté de mon avion inutilisable, à me lamenter sur mon sort en me demandant en vain comment je ferais, plus tard, pour me nourrir, ne servait à rien. Je n'avais pas faim pour le moment. Ni faim, ni soif. Alors pourquoi pleurer avant l'heure ? Pourquoi rester ici en attendant patiemment la mort ? Il fallait que je parte, que je marche, que j'abandonne ma dernière attache au monde civilisé pour me concentrer sur ma survie. Et c'est sur ces bonnes résolutions que je me mis en route.

    D'abord, l'euphorie d'avoir trouvé quelque chose à faire me fit presque gambader joyeusement sur la grève, tout animé que j'étais encore par les songes qui m'avaient habités. En sautillant parmi les graviers je repensais à maman et son joli sourire qui savait me consoler quand je tombais, à papa et sa voix rauque qui m'avait appris à faire du vélo et, plus tard, à me défendre (même si la meilleure solution est le dialogue), à Pedro, le caniche de mamie, et à tout ce qui avait fait mon enfance heureuse. Malheureusement, cette merveilleuse excitation ne dura pas et je me retrouvai seulement à marcher du même pas décidé que j'avais eu, plus tard, pour abattre les obstacles qui me gênaient en grandissant. Mes notes ne suivaient pas mes ambitions ? J'allais travailler plus dur. Je n'étais pas pris pour le métier de mes rêves ? Il me restait d'autres occasions à saisir. Et cette force qui avait animé ma vie ne me quittait pas, elle restait, perchée sur mon épaule droite, à me crier de persévérer. Alors, même si je ne savais plus quel jour il était ou encore depuis combien de temps j'étais là, je continuais à marcher. Je commençais à avoir faim, un peu, soif, beaucoup. Et soudain, miracle, dans mon champ de vision une petite oasis, avec toute l'eau dont j'avais besoin pour étancher ma soif, toute l'ombre qu'il me fallait pour avoir moins chaud, tout ce dont j'osais encore rêvé, les lèvres desséchées, le corps ployant sous la fatigue. Plongé dans mes souvenirs, ce coin de repos me ramenait aux endroits que j'avais connu, toujours pareils à eux-mêmes quoi qu'il arrivait, permettant de se reposer et redonnant espoir. Alors, alors, je courus parmi les dunes, trébuchant, tombant, rampant presque, vers ce lieu idyllique. Je ne réfléchissais plus, j'étais un animal guidé par son instinct de survie. Je résistais grâce à l'espoir. Ce jardin merveilleux, qui m'avait paru si proche, était en fait si loin. Mais je ne voulais pas l'avouer, je ne voulais pas l'admettre. Et l'espoir, ce beau espoir, était toujours là, et ma fougue, ma douce fougue, était à ses côtés dans la lutte.

    Il faut croire que le ciel, lui, n'était pas avec moi, car je courais sans le savoir après la plus amère des chimères. Et quand je m'écroulai pour la dernière fois aux portes de ce paradis, finalement terrassé par l'effort, l'oasis disparue et à sa place apparu mon avion délabré qui paraissait ainsi, au milieu de ce désert, le plus majestueux des rois.

jeudi 18 juin 2015

Souris à la vie

Comme si elle te souriait


Il y a des soirs comme aujourd'hui où il m'arrive de me demander quelle chose je n'ai pas encore compris à la vie. Est-elle vraiment aussi dure que ce qu'on le dit ? Dans ma tête, c'est un peu comme la mer, qui se déchaîne par moments mais qui tellement belle en général. Mais est-ce que ce n'est pas une vision un peu naïve de l'humanité et de tout ce qui va avec ? Honnêtement, je ne pense pas. Mais parfois, quand le monde ne tourne pas comme tu le voudrais, que les gens te quittent et que tu les vois partir sans pouvoir rien faire, que pleurer, alors tu es tenté de te dire que oui.

Bizarrement, chaque chanson à son moment et celle que tu penserais parfaite pour telle ou telle situation n'est pas forcément celle vers laquelle tu te tourneras. En vérité, on ne sait jamais comment on va réagir, on peut que tenter de l'imaginer, vainement, histoire d'essayer de se préparer. C'est comme lorsqu'on dit "Si j'avais fait la guerre, j'aurais agi comme ça". Mais qu'est-ce qu'on en sait, puisqu'on n'y était pas ? Comment on peut être certain qu'on n'aurait pas fait parti de ces gens détestables qui tuent pour survivre ou de ces héros admirables qui tuent pour la liberté ? Dans tous les cas, des gens seraient morts, et dans tous les cas on aurait provoqué ces morts, mais c'est tout ce qu'on pourra jamais savoir. D'ailleurs c'est mieux comme ça. Imaginez qu'on se rende compte qu'en vérité, on aurait été des traîtres ? Vous n'auriez pas comme premier réflexe de vous détestez, vous ?

+ https://www.youtube.com/watch?v=VyBif-wAXvY

samedi 23 mai 2015

Le Chant des Partisans


<< https://www.youtube.com/watch?v=HWhblf8DsCY >>

Je me présente, je m'appelle Henri, 19 ans, juif et membre actif de la Résistance. Je fais donc parti de ce groupe de gens qui aimerait que le monde change, qu'il redevienne un petit peu plus joyeux et qui s'en donne les moyens. C'est pourquoi je me retrouve là, devant un immense homme à la carrure imposante qui me fixe de ses yeux bleus perçant en me secouant des tracts à la figure. Des tracts ? Que dis-je, LES tracts ! ne puis-je m'empêcher de penser, oubliant de l'écouter. Ceux censés redonner force et courage à tout le peuple grâce à la chanson "Le chant des Partisans" inscrit dessus. C'est sûrement pour cela que le chef de notre réseau insiste autant sur ma décision, d'ailleurs.
- T'es sur de toi petit, vraiment sur ? qu'il me demande toutes les cinq secondes. Je crois qu'il sait aussi bien que moi qu'en diffusant le chant je me jette dans la gueule du loup.

Je vous ai passé le récit de notre longue discussion où j'argumentais sur mon envie de participer à la cause, les yeux brillants et le ton haut, plaidant mon cas en gesticulant dans tous les sens, tandis que de son côté il arguait que j'étais peut-être trop petit pour porter un tel poids sur mes épaules. Il faut dire que mon allure chétive ne donne pas non plus vraiment confiance en ma capacité à être fort. Mais l'important à retenir reste que je me retrouve à attendre le bus, les tracts dans ma sacoche, prêt à tout pour remplir ma tâche. Enfin je me dis maintenant que c'était plus facile de penser au danger que cette histoire représente bien à l'abri au siège. A l'heure actuelle, je regarde les gens marcher devant moi et je me demande : Pourquoi ne puis-je pas jeter les papiers en l'air ici même avant de partir en courant ? Pourquoi ne pas les donner aux passants en leur spécifiant de répandre cette chanson partout où ils passeraient ? Mais en même temps une petite voix me souffle la réponse : tout simplement parce que les autres accorderont tout autant d'importance au chant en lui-même qu'à la manière dont il a été diffusé. Et que si celle-ci se résume à un jeune garçon fuyant à toutes jambes en jetant derrière lui des feuilles comme des confettis en jours de fête, on risque plutôt de s'interloquer en se demandant qui est ce fou que de se révolter. J'en suis toujours là dans mes interrogations, à douter de mon côté rationnel qui doit forcément être un peu déréglé vu ce que je viens d'accepter de faire, quand le bus arrive dans un nuage de poussière. "Enfin..", je souffle tout bas; car sa venue signe la fin de la première étape : l'attente. Je grimpe en même temps que la foule, me trouve une place au fond et m'installe dans un petit coin, le corps recroquevillé sur lui-même, protégeant de ma masse mon sac. Quel trésor vaut-il qu'on risque sa vie pour le préserver ? Mon cœur tambourine dans ma poitrine et semble vouloir sortir de mon corps un peu plus à chaque arrêt. Je suis sûr de survivre quand on roule parce que pour l'instant, personne ne me paraît suspect, mais dès que quelqu'un de nouveau entre j'ai peur qu'il porte l'uniforme maudit. Je me suis mis à transpirer et j'ai l'impression que tout le monde me fixe. Arrête, t'as l'air coupable ! Change de tête ! Ne souris pas, ne pleure pas non plus, ne montre rien ! J'ai beau m'exhorter à l'indifférence, je suinte de peur. C'est l'étape la plus risquée, celle où tout se joue. Soit j'ai de la chance et je finis ma traversée tranquille, n'ayant plus que quelques pas à faire en descendant pour donner les milliers d'exemplaires à mon coéquipier chargé de les faire tomber du ciel, plus tard, soit je me fais prendre et Dieu seul sait alors ce qui m'arrivera.
Il ne me manque plus que deux arrêts et tout sera fini. Plus qu'un. Je descend, léger. Un discret soupir s'échappe de mes lèvres alors qu'une cape de soulagement s'abat sur moi. J'accélère le pas, courant presque. Plus rien ne semble m'arrêter et dans ma tête, la guerre est déjà gagnée, parce que cette chanson va marquer la fin d'un règne, j'en suis certain. C'est alors qu'une main se tend, me saisit le poignet et me tire brusquement.
- Eh petit, tu viens d'où comment ça ?
Un sergent, un sourire goguenard plaqué sur la figure, me fixe, une lueur malveillante dans les yeux. Pas de panique, pas de panique, je peux encore m'en sortir ! Je sais qu'il n'attend pas vraiment de réponse, alors je le fixe juste en attendant qu'il me lâche. Je prie Dieu de me sauver en essayant de contrôler ma respiration. Il ne s'est encore réellement rien passé. Tant qu'il ne regarde pas du côté de la sacoche, tout va bien.
- Montre-moi ce que tu portes là.
Je crois qu'il lit dans les pensées, c'est impossible sinon. Mais je ne veux pas qu'il voit les tracts, je ne veux pas qu'il les touche. Est-ce que j'ai le temps de partir en courant ? Dans un demi-millième de secondes il va comprendre que je cache quelque chose à mon manque de réaction. Alors, je me dégage et je pars en courant. Je ne sais pas ce que j'espère en fuyant ainsi. Peut-être remplir ma tâche, coûte que coûte, tant qu'à en mourir. Il doit avoir analysé les événements, je suis sûr qu'il est sur le point de me tirer dessus. Mais moi, dans quelques pas, je pourrais glisser mon paquet dans notre planque. On le retrouvera peut-être dans longtemps mais on le retrouvera, je le sais. A ce moment, je fais une course contre la montre. En dégageant la sacoche de mes épaules, je pense à ce que j'aurais pu devenir si tout avait été différent et j'espère sincèrement que mon acte changera la donne. J'entends le bruit de l'impact plus que je ne sens la balle s'enfoncer dans mon corps. Une deuxième la suis, bientôt rejointe par une troisième. Y en a-t-il d'autres après ? Je n'arrive plus bien à compter. Je ne sens déjà plus mon corps lorsqu'il bascule avant de s'échouer lamentablement à terre. Mes oreilles sont bouchés et la vie s'écoule à grands flots de sang rouge qui viennent former une flaque. La dernière chose que je vois est la silhouette du soldat se pencher vers moi. Il se demande sûrement pourquoi je souris, il le découvrira bientôt, quand le peuple se révoltera, et alors j'espère qu'il pensera à moi.

Alors ne vous étonnez pas si vous me voyez sourire à la mort, car j'ai trouvé la réponse à ma question : le seul trésor qui vaut le prix qu'on risque sa vie pour le préserver n'est autre que la Liberté.

samedi 16 mai 2015

Comme un enfant

La candeur


<< https://www.youtube.com/watch?v=jwXozO-qKPI >>

Comme un enfant je prends mon doudou. Bouboule. Une espèce d'énorme boule de poils tout doux, avec deux petites oreilles et un joli museau, le tout qui forme une bouille toute mignonne. Je le prends et je le serre très fort tout contre moi. La tête à moitié enfouie sous sa masse, je fixe le vide. Il fait nuit, il fait tard. Dehors, le hululement d'une chouette vient parfois briser le silence qui s'est installé. La maison craque de mille et un bruits, ces bruits qui te faisaient frémir quand, enfant, tu te réveillais en pleine nuit. Seulement, cette fois, je ne dors pas. Je n'ai pas sommeil. Le regard plongé dans des rêves invisibles, je cherche. Qu'est-ce que je cherche ? Quelque chose. Je cherche ce que je dois chercher parce que dans ce cache-cache, un des deux joueurs ne sait pas à qui il a affaire. C'est fou comme dans les moments de doutes tu as tendance à retourner à tes vieilles habitudes. Seulement voilà, ce n'est plus comme avant. Je n'ai pas juste à appeler ma mère pour que tout s'arrange, pas cette fois. Je pourrais toujours lui dire que cela ne changerait rien au fait. La vie passe son cours, les mois défilent, les heures de cours me passent devant le nez sans que je puisse les fixer attentivement et mes dernières minutes de tranquillité filent entre mes doigts sans que rien ne puisse y changer quelque chose. Bientôt, le mot "Fin" apparaîtra sur toutes les lèvres et pour tout le monde il aura une signification différente. Certains se sentiront léger, d'autres seront empli d'un sentiment de plénitude complet. Et puis il y aura ceux qui pleureront à ces personnes qu'ils perdront à l'instant même où la cloche sonnera pour la dernière fois avant deux mois. Il y aura des embrassades, plein de câlins à l'horizon. Des larmes, sans aucun doute. Des numéros de téléphone échangés à la va-vite, peut-être, et même certaines personnes qui partiront sans rien dire, en silence, comme à leur habitude. Mais si vous cherchez bien, vous verrez, parmi tout ce brouhaha, des jeunes qui partent à la découverte, empli de l'amour de leurs proches. Ils ne se rendront peut-être pas compte de ce qu'ils gagnent, mais ils auront pleinement conscience de ce qu'ils perdent. La sûreté d'une classe déjà faite, d'un bâtiment grand mais pourtant mémorisé jusqu'à ces moindres recoins, de professeurs connus et de surveillants qui les ont vu grandir. 

Comme un enfant je sens mon cœur se serrer pendant que je réalise qu'effectivement, je sais ce que je perds. Je le sais trop bien, et qu'est-ce que ça fait mal putain. Je me rappelle, l'an dernier, le soulagement que j'avais ressenti en sachant qu'il me restait une année pour me préparer mentalement à dire adieux aux autres. J'avais souri, j'avais même ris avec ma classe. Pourtant, quand on avait dû se séparer pour deux mois, des larmes m'étaient venus, couvrant ma vision d'une enveloppe floutée. J'avais vu le monde en double l'espace de quelques instants, puis j'avais refermé les paupières, m'étais secouée et les avais rouvertes, de nouveau souriante. Et cette année, alors, comment tout serait ? Différent. Qui aura l'honneur de voir le premier de l'eau jaillir de mes yeux ? peut-être même personne, qui sait. J'attendrais peut-être le soir, la nuit venue, pour prendre Bouboule. Avant, quand j'étais trop triste, je prenais doudou lapin et je lui mordais les oreilles. Je ne comprends même pas comment elles ont faites pour tenir et ne pas s'arracher. Maintenant, doudou lapin est aux pieds de mon lit et je préfère attraper Bouboule. Le serrer très fort, tout contre moi, pour expulser ce trop plein d'émotions en faisant jouer mes muscles. Ce qui n'a pas changé, c'est que j'ai encore besoin d'eux. Mes doudous. Trop grande pour les utiliser encore ? Peut-être, et alors ? Vous préféreriez que je m'exprime ? Mais pour dire quoi ? Que ma vie actuelle me manquera ? Mais vous le savez déjà.

+ Parce qu'un enfant, c'est aussi bien toi que moi ♫

mercredi 29 avril 2015

Les froufrous et tout le tralala

Être une reine


Qui n'a jamais rêvé, enfant, d'enfiler une belle robe de princesse pleine de froufrous, tout en se faisant délicatement poser sur la tête un diadème serti de fines pierres précieuses ? Qui n'a jamais rêvé d'avoir des dizaines de serviteurs pour la servir, un château pour maison avec évidement une écurie et les chevaux qui vont avec, et tant pis si on ne sait pas s'en occuper ? Qui n'a jamais lu le guide pour être une parfaite princesse en essayant vainement de respecter les règles, se tenir droit et s'entraîner pour se faire en faisant des allers-retours un livre sur la tête, croiser les jambes parce que ça fait plus féminin, tenir ses couverts délicatement à table en levant le petit doigt pour boire ? 

Qui n'a jamais espéré, plus tard, le cœur battant à tout rompre, être invité pour une danse en se faisant désirer, de se faire accoster par le blagueur de la classe juste pour avoir le droit à son fameux "T'as de beaux yeux tu sais" . Parce que oui, il le fait à tout le monde mais justement, pourquoi les autres et pas nous ? Et qui n'a jamais attendu en secret qu'on l'invite à faire un tour sur la plage, à la nuit tombée, une légère brise vous caressant le visage et le bruit de la mer dans vos oreilles ? On a tous des rêves communs, dont ceux d'enfances qui se ressemblent malgré le fait que le monde ne soit pas pareil. Pourtant, ne sommes-nous pas tous différents ?
Certains vous diront que l'Homme n'a pas une pensée universelle, d'autres vous asséneront qu'on est tous pareils. Personnellement, je pense qu'on se rejoint et se sépare chacun à notre manière, mais qu'au fond, une minuscule partie de notre être sera toujours commune à tous.

+ Parce qu'au fond, qu'est-ce que c'est, une invitation à un bal ? ♪

dimanche 29 mars 2015

Ça fait mal


Tu es dans ta chambre, face à ta vie. Tu regardes dans le vide, tu réfléchis. Tu médites sur des mots. Tu te regardes dans un miroir, observant tes faits et gestes tout au long de ces mois, repassant sur toutes tes paroles, toutes tes colères, toutes tes crises de larmes et tous tes éclats de rire qui te remuent de l'intérieur jusqu'à te faire mal aux abdominaux. Tu revois les personnes peuplant ton monde et alors tu réalises que dans la vie, il n'y a pas que les autres qui sont hypocrites. Les coups en traître, ce ne sont pas que pour des inconnus, tu en reçois aussi. Ton meilleur ami ? La personne qui profite de tes devoirs. Ton petit copain ? C'est juste pour avoir une fille à embrasser. Évidemment, j'exagère. Ce style de fille rancunière qui prend tout pour un acte nuisible, il est pas pour moi. Je suis plutôt du genre à accorder une confiance aveugle en toute personne qui me dira :

- "Bonjour, ça va ? Non ? Pourquoi, explique-moi".


Pourtant, aujourd'hui, comme une preuve un peu plus grande que la naïveté tue, on m'a lancé nonchalemment :


- "Eh toi ! En fait, t'es une salope, tu sais ?"


Remarquez, si un parfait inconnu vient pour me balancer ça à la figure, qu'est-ce que j'en aurais à faire ? Rien, ça sera la première et dernière fois de ma vie que je le verrais. Sauf que là, léger problème : c'est plus qu'une connaissance, c'est plus qu'une camarade de classe, c'est une amie. Comme si au bout de deux ans on vous expliquait en toute franchise que depuis le début, tout était faux, du début à la fin. L'illusion à été parfaite, pas vrai ? Je sais que je suis douée, de tout façon je veux faire dans le cinéma plus tard. Honnêtement maintenant, je pourrais très bien entendre ça de sa bouche que ça ne m'étonnerait pas.


Tu balances tes pieds, devant, derrière, devant, derrière, entortillant une mèche de cheveux autour d'un de tes doigts abîmés. Le cœur gros, tu réalises que la façon dont tu te vois n'est pas forcément celle représentée dans le monde réel, du moins pour certains. Tu veux chercher du réconfort là où tu n'en trouveras pas, perchée dans un univers qui t'appartient et incompréhensible pour la plupart. Directement, un nom de personne à qui tu pourrais te confier s'inscrit dans ton esprit, mais tu ne peux pas lui dire. Pas de chance.

- "Play again"


Envie de partager, envie de t'exprimer. Bloquer dans un monde sans mots, crispée dans ton incapacité à communiquer. Plongée dans tes problèmes jusqu'au cou, tu revois son prénom en continue en même temps même que tu essaies de comprendre depuis quand tu te fais avoir.


Et bon Dieu, qu'est-ce que ça fait mal.

mercredi 18 mars 2015

Mal au coeur

Le soir les pensées dansent


Le soir est le moment où le monde s'ouvre à tes yeux. Devant toi tu as une infinité de possibles et tu peux rêver à un monde rédigé par tes soins. Choisir tes réponses avec soin, ce que tu veux dire ou taire, ce que tu veux montrer et ce que tu veux cacher. Tu peux rejouer des scènes de ta vie en changeant ce qui selon toi aurait dû l'être ou laisser les choses telles qu'elles sont en soupirant de bonheur, douce nostalgie qui t'envahit lorsque tu fermes les yeux pour dormir.
La nuit, tu as aussi tendance à oublier que le lendemain le soleil reviendra, révélant avec l'arrivée de la lumière tout ce qui a put t'échapper dans ces instants où tu baisses la garde. Tu revois alors avec honte des larmes ou des mots partis sans avoir put être retenu, des peurs, des pensées, des idées intimes. Ton confident ? Le premier qui passe comme l'élu de ton cœur, ta meilleure amie ou ton ex. 

"Tic, tac, il est tard, dors"

Des pensées se bousculent follement dans ma petite cervelle remplies des images de la journée tandis que je me repasse en boucle la même phrase, l'interprétant à chaque fois d'une manière différente mais arrivant toujours à la même conclusion : incompréhension totale de la situation. Mon cœur se serre alors même que je me roule en boule, serrant dans mes bras frêles un des innombrables doudous jonchant mon lit. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Les larmes coulent et je me mordille les pouces en riant intérieurement du ridicule de la scène, digne du livre le plus cliché au monde. Rire bien vite éteint, trop empli d'amertume pour tenir la longue distance le séparant de la zone d’errance à celle de la libération pure et simple des interrogations puériles d'une adolescente en pleine crise existentielle. Le peu de raison qui ne s'est pas enfuit me crie de répondre une chose, n'importe quoi, histoire de ne pas rester muette. Saisissant mon téléphone dans cette optique mes doigts pianotent sur les touches, comme mus par une volonté propre, avant d'envoyer. Je serre les paupières, essayant de me convaincre que ce n'est qu'un cauchemar, jusqu'au point où j'en viens à douter de la réalité propre des faits et que je me demande si je ne dois pas me pincer. Mais non, ça ne change rien. D'ailleurs le vibreur m'indique que la personne derrière son écran n'est pas morte elle non plus. Ouvrir ces quelques mots ? Non, jamais. Trop peur. Et pourtant, il le faut bien. 

"Boum boum"

Des coups sourds résonnent dans ma poitrine et je fixe le plafond, les yeux grands ouverts. Boum boum. Il est minuit, je suis couchée depuis des heures, à scruter les tâches de peinture en tentant vainement d'imaginer un cinquantième mouton passer par-dessus la barrière bricolée à la hâte, une planche verte, l'autre bleu, des tâches de roses et de rouges se baladant un peu au hasard. Boum boum. Demain, les paupières gonflées et  les joues marquées d'une eau invisible, je regretterais. Mais pour l'instant je récite la phrase si maléfique. Boum boum. Un seul mot et tout peut changer. Un seul instant et tout peut être révélé. En attendant mon cœur décide que trop, c'est trop, et tente désespérément de s'en aller. Boum boum. C'est compris, si je ne me confies pas, je passerais une nuit blanche. Alors je choisis une personne au hasard, la dernière à qui j'ai parlé, et je lui raconte tout; ou presque. Soulagement très bref. Boum boum. Je me redresse brusquement, le visage hagard. Mais qu'est-je donc fait ? Oh non.. Encore... Gémissant maintenant pour plusieurs raisons j'appuis rageusement sur les boutons de mon téléphone pour l'éteindre avant d'attraper un bout de couette et de le serrer aussi fort que possible.

BOoooum boooum

Respirant par à-coup, je dois rêver. 
A quoi ? Dieu seul le sait.

vendredi 6 mars 2015

Sens ton coeur

Battements


A un moment donné tu sens ton cœur battre, tout doucement; et tu réalises que tu es bien vivante. Révélation magique que tu es censé avoir eu depuis que tu sais réfléchir par toi-même, depuis l'heure où tu as dépassé tes besoins primaires : boire-manger-aller au toilette, et que tu as voulu enrichir ta vie avec différentes personnes. Depuis que tu te poses des questions et que tu sais que la vie ne se résume pas à une boucle se répétant mais à des possibilités infinies.  

Quand tu fais du sport, tu sens ton cœur battre et s'exciter dans ta poitrine en cherchant désespérément à alimenter tes pauvres cellules assoiffées d'oxygène. D'ailleurs, dans ces cours, quand tu es encore petit mais que tu as atteint l'âge de faire des expériences, on te demande souvent de poser deux doigts soit sur ta jugulaire, soit à la base de ton poignet pour sentir la pression du sang et pour reconnaître les battements que produit ton organisme.

Un jour, j'ai senti des battements désordonnés jaillir dans ma poitrine, mon cœur semblant vouloir s'échapper de ma cage thoracique vu ses efforts désespérés. S'affolant, il semblait ne plus jamais vouloir s'arrêter tandis que je réfléchissais au pourquoi du comment. Je ne venais pas de faire de l'exercices, je n'avais pas pleuré ou beaucoup ris et je n'avais pas retenu ma respiration. Même pas une petite toux ou un hoquet pour expliquer le phénomène. 
Une voix, un regard, un geste... Il n'y a pas que les "grands sensibles" pour voir leur cœur s'envoler de façon pas du tout naturel. Parce que l'explication est vraiment simple mais n'est pourtant pas dans la possibilité d'être comprise. Un mot, un seul. 

L'amour.

+ Le printemps arrive bientôt alors un avant-goût de la saison des amour pour vous, bien qu'il m'ait fallu broder un peu. ♫

mardi 3 mars 2015

Le rougissement : ma vie

Les joues tomates


Il y a des gens qui savent quoi te dire pour te faire devenir d'une couleur non naturelle, du genre les joues rouges écrevisses, la gêne peinte sur la figure, les yeux baissés pour éviter le regard pesant des autres qui te scrutent en rigolant. 

Te raconter des mensonges sur celui que l'on t'a désigné depuis une semaine, un mois, un an, deux ans.. Depuis une histoire qui ne te lâchera pas, que tu aimes peut-être ou peut-être pas, mais avec laquelle te dois vivre. Personnellement le récit que je pourrais vous faire me va parfaitement, sachant qu'il est lié à des dizaines de souvenirs charmants que j'espère ne jamais oublier.

Te dire que tu as bronzé pendant les vacances, voir carrément brûler un tout petit peu, en se rapprochant de toi tellement près que tu es obligée de cacher tes joues entre tes mains en espérant que ta couleur changeante ne va pas se remarquer. Alors qu'évidement tout le monde le voit, et que le premier qui le remarque ne se gêne pas pour le crier à la planète entière, accentuant ce moment de solitude où tu aimerais t'enfoncer dans le sol.

Te soutenir moralement pour quelque chose dont tu n'as pas besoin de soutien en te serrant tellement fort contre soit que tu as l'impression d'exploser, te faisait rire à en perdre haleine, pour retrouver le bruit le plus ridicule au monde qui te fera te cacher dans une caverne pendant six mois. 

+ Petit cadeau : https://www.youtube.com/watch?v=5eXGVPVS5ug

mardi 10 février 2015

En manque

De temps


J'aime bien me projeter dans l'avenir.. 
Non en fait, pas vraiment. 

Mon avenir, pour l'instant, c'est quoi ? Des camarades qui vont s'en aller, des potes qui vont me laisser, des examens officiels et des orientations a cherché. Plein de petites choses bien sympas quoi. Je suis sûre que tu vois de quoi je parle. Après tout, qui n'a jamais vécu dans sa vie une période où le changement arrive, changement qui n'est pas du tout attendu et que l'on aimerait bien fuir, si seulement c'était possible ? Malheureusement, t'as beau courir, tu le sèmeras pas. C'est comme ça et pas autrement. Tu peux dire ce que tu veux, tourner la tête et regarder ailleurs que ça changera pas. Tu peux choisir d'accepter les faits, déprimer ou argumenter sur ta malchance que ça ne changera pas non plus. 

Je suis d'accord, après, c'est facile de "voir la vie en noiiiiiiire". C'est sur que c'est plus compliqué de voir le verre à moitié plein plutôt que à moitié vide, parce que dans un cas tu te dis que de tout façon tout est fichu, alors pourquoi faire des efforts en vain ? Alors que dans l'autre tu te bouges pour réussir, réussir à te sortir de cet état de larve vivante dans lequel tu es peut-être un peu trop apte à tomber à toute vitesse parce que "c'est la nature humaine" de tout façon. 
Alors oui, je suis d'accord, tout va de travers parfois, les cours te fatiguent, tu travailles en ramenant pourtant des sept, des huit, tes potes vont te manquer et alors ton cœur te donnera l'impression d'éclater sous la pression et ainsi de suite pour une longue liste encore. Seulement, tout ça, c'est pas encore arrivé ! Plus tard, certes. On n'échappe pas à un destin qui n'est pas le notre, tu ne décides que pour toi, et encore. Quand est-ce que tu vas souffrir ?  Dans une semaine, un mois, un an ? Ça passe en un coup de cuillère à pot dans n'importe quel cas ! Et alors ? Est-ce que la Terre va arrêter de tourner pour autant ? Non. Le temps file quel que soit les circonstances et rien ne peut le fixer, même pas une image figée dans le passé.

Cette année j'ai l'impression de passer mon temps à rigoler. Pour un oui, pour un non, pour tout ce qui passe à la portée de mes oreilles, pour tout ce que j'ai la chance d'apercevoir. Pour le caractère de mes amis, pour leurs sourires si beau à voir et pour leurs rires qui éclatent à tout moment. Qu'un adulte me réprimande, qu'on me pique mes affaires pour les lancer par la fenêtre ou qu'on perche mon sac de cours plus haut que ma taille ne me permet de l'atteindre. Et oui, ça, c'est moi. Réaction débile ? Peut-être. Mais c'est comme ça que j'aime vivre, comme une espèce d'enfant un peu folle qui fonce tête baissée dans le mur à force d'éviter de regarder devant elle. Une gamine haute comme trois pommes restée bloquée en arrière.

samedi 7 février 2015

Besoin de chocolat

Chocolat chaud


Il y a des jours comme ceux-là où quand tu te réveilles, tu n'as qu'une envie, refermer les yeux aussitôt pour ne les rouvrir qu'une éternité plus tard. Des matinées où non, tu n'as pas faim, mais faut manger alors tu prends quelque chose histoire de faire passer ça pour un petit-déjeuner en règle; avant d'alterner chambre et salle de bain pour partir travailler. Des heures où les minutes ne veulent pas passer, elles s'accrochent à tes paupières, coriaces, les font se fermer perfidement pour que ton professeur te réveille de sa voix tonnante d'adulte en colère en t'ordonnant de te mettre au travail.
Des jours comme ceux-là où dès que l'on te dit quelque chose tu bondis tel un lion affamé sur une pauvre gazelle sans défense, où tes sourires laissent place aux larmes et où tes pensées se bousculent sans vouloir s'arrêter pour former la ronde infinie qui use tes nerfs mieux que quiconque. 

C'est vrai, il y a des jours comme ceux-là, où pour te soulager ta seule et unique solution et de passer tes mains gelées sur tes mirettes fatiguées en espérant que ça va passer et que personne ne va t'adresser la parole. Enfin, pas exactement.. Disons que dans ces moments là, les gens peuvent se diviser en trois grandes parties : ceux qui te changent les esprits, ceux qui t'énervent et ceux qui arrivent à faire l'un puis l'autre. 

Ceux qui te changent les esprits, c'est ceux avec qui tu vas pouvoir esquisser des sourires voir même rire à en perdre haleine parce que c'est impossible de rester sérieux avec eux. Rien que de les voir approcher, tu sais qu'ils vont te sortir quelque chose de stupide mais qui fait du bien, parce que ce qu'il te faut ce n'est pas une philosophie à deux balles mais seulement une concoction de blagues même pas drôles à partager avec des gens que tu aimes aussi pour ça.
Ceux qui t'énervent ne font pas spécialement de choses, seulement que lorsque tu es à fleur de peau mieux vaut ne pas t'approcher de trop près. Alors les petites remarques piquantes deviennent des armes de guerre, les écrasements involontaires se transforment en affront à ne pas laisser passer et leurs excuses tombent dans l'oreille d'un sourd.
Et puis ceux qui alternent c'est ceux qui te côtoient trop pour être hors de danger de tes petits éclats de voix passagers mais qui veulent quand même te changer les idées sans savoir vraiment comment s'y prendre alors c'est pile ou face et que le meilleur gagne.

Et puis il y a les solutions miracles. 
Ceux à qui te parlent tout le temps, qui vont ni te faire rire, ni t'énerver, mais qui vont savoir quoi dire au bon moment, qui vont savoir calmer le jeu et apaiser les nœuds de ton propre cerveau, qui vont savoir décrypter ton émotion rien qu'à la tête que tu fais et aux soupirs que tu pousses. Les merveilleuses âmes qui vous conseillent tout en restant discret et que bien loin d'être dans l'ombre de votre vie sont presque une partie intégrante de vous-même.

+ Merci, je saurais pas comment vivre sans vous ♥

jeudi 15 janvier 2015

Brevet blanc 1

Sujet d'imagination : racontez un souvenir nocturne effrayant
Vous ferez environs 50 lignes


    Je me rappelle d'un soir troublant qui, bien que déjà loin derrière moi, continu à me marquer, revenant me hanter quelques fois lorsque je laisse mon esprit vagabonder... Je devais avoir six ans, ni plus ni moins, l'âge divin où l'imagination travaille main dans la main avec la réalité. Comme toutes les nuits, ma mère m'avait conté une histoire pour m'endormir, emplissant ma tête de millions de personnages, bons ou mauvais, humains ou non.

    Seulement voilà, cette fois-ci je me réveillai en pleine nuit, troublée par un cauchemar anodin maintenant mais qui m'avait terrifié à l'époque. J'avais sûrement gesticulé dans tous les sens, provoquant mon réveil; je ne sais plus. 

    Ouvrant grand mes petites mirettes, je m'étais assise bien droite dans le lit pour observer la chambre qui, dès lors que la lumière l'avait quittée, avait cessé d'être l'endroit doux et accueillant que je connaissais si bien pour devenir le repaire à monstres le plus horrible de l'univers. Je croyais entendre les bruits de mastication d'un ogre dévorant un enfant imprudent ou les hurlements du loup criant à la lune qu'il allait la manger. D'ailleurs où était la lune ? Pourquoi avait-elle disparu ? J'ignorais que certains jours sa jolie face n'apparaissait pas dans le ciel nocturne. Quand je fermais les yeux, d'autres sons naissaient de l'obscurité : les hurlements de Crochet qui voulait capturer Aladin ou même les ricanements sardoniques de la Fée Clochette qui avait attrapé Cendrillon pour la tuer en espérant pouvoir prendre sa place ensuite. C'était une joyeuse cacophonie qu'avait provoqué le mélange d'histoires que j'avais fait. Pourtant, lorsque je rouvrais mes paupières, presque tous les murmures cessaient, semblant me narguer en riant. Plusieurs fois je tentais de m'éveiller en me pinçant, croyant encore que je rêvais. Mais le hurlement sauvage ne voulait partir et les grognements non plus car, et je ne le réalise que maintenant, ceux-ci étaient provoqués par le grincement du plancher en bois et le vent qui passait à travers les feuilles, dehors. Comprenant que rien ne fonctionnait, j'avais hésité à appeler ma mère. Pourtant, mon orgueil me bloquait. Après tout, j'étais grande maintenant. Grande et forte. La capacité d'un enfant à se convaincre lui-même de ces immenses capacités est formidable et lui permet de se faire faire des choses qu'il n'aurait jamais cru être capable de faire; et j'en possède la preuve.

    Après être restée debout une éternité, enfin ce qui m'avait paru durer une éternité mais qui n'avait peut-être été qu'une vingtaine de minutes en réalité, je décidai que trop, c'était trop. Du haut de mes trois pommes j'allais montrer à ces abominables créatures que je pouvais aussi être très effrayante : j'allais allumer la lumière. Descendant sur la pointe des pieds du lit, de peur qu'un crocodile me croque les orteils, je m'élançai et appuyai sur l'interrupteur. Pour retrouver ma chambre pareil que d'habitude. Interloquée, je finis par aller me recoucher au bout de quelques minutes, laissant la douce lumière me protéger tandis que je replongeai tranquillement dans le monde des songes. 

vendredi 9 janvier 2015

Quelques phrases qui réchauffent le coeur

Je suis pas bien grande, de mon mètre soixante même pas, mais pourtant j'ai l'impression d'être un concentré de sentiments. Une personne haute comme trois pommes de couleurs, d'émotions et de pensées qui tourbillonnent et se projettent les unes contre les autres dans une explosion de chansons et de souvenirs qui font que je suis comme je suis et pas comme tu es.


"T'es quelqu'un de bien tu sais"

Ah non, je savais pas. A vrai dire, je pensais juste faire mon rôle d'ami en te consolant, en te rassurant, en t'encourageant et en te remotivant. Après tout, qui laisserait tomber dans le trou celui qui se raccroche à son pied ? La vérité, c'est que je ne me force pas pour faire toutes ces choses, parce qu'elles me paressent normal, mais si tu juges qu'elles me définissent je ne dirais pas no parce que c'est peut-être un peu vrai, une personne est ce qu'elle fait, en simplifié.

"You are my treasure"

Cette chanson restera sûrement gravée à jamais comme étant ma chanson, étant ta chanson, étant notre chanson. If I am your treasure, you are perfect just the way you are. Deux musiques du même auteur, une pour toi, une pour moi. Je la partage avec deux petits personnages de papier qui ont maintenant une fille. Ils se font vieux les pauvres, ils sortent plus beaucoup et c'est bien dommage. Mais t'inquiète pas, la potion magique va bientôt être découverte, je vais leur rendre toutes leurs couleurs d'antan voir même plus et alors le ciel reprendra une couleur chocolat citronné. 

"J'ai vraiment de la chance de t'avoir"

Peut-être, mais pas autant que moi. Je ne rigole pas, ta paranoïa n'y changera rien, tu es ma pomme de terre sourire à moi. Peu importe ce qui se passera dans notre vie et même ailleurs, tu resteras la même dans mon esprit, peu importe ce que me diront les autres, je n'arrêterais pas de te voir, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, non l'âge ne fait rien dans une amitié, la maturité ne se décide pas dans ton année de naissance mais avec les expériences que tu vis.

+ Aujourd'hui, dans les journaux, à la radio, à la télévision, on pouvait observer plein de gens, la tête baisse, affligés, dégoûtés, par cet espèce d'attentat à la liberté. La liberté qu'on a tous mérité, même ceux qui ne l'ont pas encore, et qui n'est pas prête de nous échapper de sitôt. Pourtant, même si c'est vraiment grave ce qui s'est passé, des gens arrivent encore à protester, parce que tu trouveras toujours dans ta belle vie des personnes qui veulent sortir de l'ordinaire sans se rendre compte du propos qu'elles racontent à tord et à travers pour se rendre originale. Personnellement, je trouve leur attitude tellement détestable que les mots sont faibles pour exprimer mon ressenti. Alors voilà, ce que je voulais dire c'est que si on était arrêté, tué, dès qu'un dessin, un écrit ou même un regard, déplaisait, on ne serait plus beaucoup. Mais qu'au lieu de se terrer comme des rats dans notre petite maison en regardant les autres de travers, imaginant secrètement que ce sont des terroristes endiablés, on devrait plutôt se serrer les coudes, se sourire et traverser l'épreuve tous ensemble, en rayonnant comme des diamants qu'on viendrait de polir et non pas d'enterrer sous une épaisse couche de terre meuble. 

Et garder espoir, l'humanité n'est pas si pourrie que ce que l'ont voudrait nous faire croire. ♪