lundi 29 septembre 2014

Injustice

 Frustration


Je te vois parler si facilement à tant d'autres que moi, discutant et riant avec eux, comme la logique le veux. Je sais que des fois tu m'observes, pas plus que moi par ailleurs. Bien sur je regarde les gens, je te l'ai dis, souviens-toi, mais entre nous, est-ce que tu penses sincèrement que je remarque tous ces petits détails insignifiants pour chaque personne qui passe ? Avoues-le, ça sonne faux. Quoique des fois ma capacité à voir les choses les plus inutiles au monde le stupéfie moi-même Et puis... Et puis même si tu ne t'en rends pas compte, je te le dis, moi. Mais au fond, qu'est-ce ça change puisque notre incapacité à se faire face rend impossible tout échange  ?

Pourquoi, quand on a le courage de s'offrir une phrase, c'est pour balancer quelque chose de débile ? Pourquoi on ne peut pas se parler normalement, rien qu'une tout petite fois ? Pourquoi tu te tournes toujours vers le rôle du clown quand c'est moi que tu as en face ? Pourquoi je n'arrive pas à t'appeler, parce que ça ne me parait pas naturel et lourd pour toi, alors qu'habituellement ça l'est ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi eux et pas moi ?

Dis-moi pourquoi...

jeudi 25 septembre 2014

S.O.S


Aujourd'hui tu m'as comme envoyé un S.O.S.
S.O.S d'un terrien en détresse.
Mais c'était tellement discret, tellement détourné qu'on aurait presque pu croire que c'était juste une constatation. Seulement voilà, je te connais bien maintenant, et habituellement tu ne m'aurais jamais dis ça, parce que c'est dans ta nature. Tu préfères me montrer ton côté toujours joyeux, toujours fort, que celui qui cherche juste un petit mot de réconfort, une solution, un espoir auquel se raccrocher.
Alors voilà, je me suis dis que je n'allais pas te laisser comme ça et j'ai posé cette question. Tu sais la question que tu attend avec impatience mais que tu redoutes en même temps, parce que dans ta tête une lutte c'est engagée depuis longtemps entre s'agripper à son pauvre rafiot miteux qui part en miettes, envers et contre tout, ou attraper la bouée de sauvetage lancée en plein vol. Et finalement tu as décidé de te refermer comme une huitre, restant cloué au sol par une fierté inutile. Seulement on ne choisit pas ses amis, et encore moins ceux qui vont nous aider ou pas.

Je vais t'aider.

mercredi 24 septembre 2014

Un petit coucou perdu

 Coucou toi


Te souviens-tu de cette époque où tu occupais une place dans tous mes écrits, où tu pouvais facilement te reconnaître parce que de tout façon je maîtrisais très mal mes mots et que je ne savais pas faire en sorte qu'on lise entre les lignes ? Je ne dis pas qu'aujourd'hui j'y arrive, peut-être juste un petit peu mieux ? Te souviens-tu de notre tout premier jeu de rôle, celui qui a eu un départ foudroyant mais qui a duré seulement quelques semaines avant de se terminer en eau de boudin, celui-ci même qui a été refait mais qui a échoué une deuxième fois ? Te souviens-tu de nos histoires d'une dizaine de lignes à peine, qui n'avaient aucun sens et auxquelles ont n'arrivaient pas à trouver de suite ? Te souviens-tu de ton amélioration fulgurante que je n'avais pas vu venir mais qui fais de toi un si bon écrivain maintenant ? Te souviens-tu de mes reproches incessantes ? Comprenais-tu au moins pourquoi je te réclamais une réponse ? As-tu au moins su voir que ce n'est pas parce que je ne réclame plus que je t'aime moins ?

Te souviens-tu de mes monologues, que je fais encore aujourd'hui, t'étant destinés ? Te souviens-tu que je peux te raconter ma vie pendant une heure parce que c'est comme ça ? Te souviens-tu de mes appels, de mes messages téléphoniques, de mes cartes postales et lettres envoyées comme ça, parce que c'est comme ça ? Te souviens-tu de ma capacité à faire une montagne d'un tout petit quelque chose, de mes récits ne rimant à rien parce que je peux partir très loin quand je n'y fais pas attention ? Te souviens-tu de la première fois que tu as entendu ma voix, rapide et saccadée, presque incompréhensible ? Te souviens-tu de mon premier morceau joué pour toi ?

Nos relations ont peut-être changé mais pas mes sentiments, j'ai plusieurs sujets d'écriture mais tu restes toujours un de mes préférés; et cette année je te prépare quelque chose de gros pour ton anniversaire, promis, même si je ne sais pas encore quoi, tu vas voir, ça va envoyé. Tes sms et autres me font toujours autant plaisir, te parler me rassure toujours, ce n'est pas parce que je n'ai pas toujours de réponse que je ne sais pas que je peux compter sur toi si je touche le fond. Ce n'est pas parce que je ne peux pas te voir tous les jours que ça ne me plairait pas, et ce n'est pas parce que ça fait deux ans qu'on échoue à se voir que je n'imaginerais pas un autre plan tordu pour l'année prochaine. Ce n'est pas parce que tu es au lycée et que moi je galère que je ne réussirais pas à trouver du temps pour toi, ce n'est pas parce que tu restes muet que je pense que tu ne me lis pas, ce n'est pas parce qu'il y a le mur de la distance entre nous que je te laisserais partir, ce n'est pas parce qu'on grandit que je te laisserais penser que tu es un personnage secondaire dans ma vie.

+ Le monde de l'écriture va être révolutionné à nous trois ♫

mardi 23 septembre 2014

Il y a de gens comme ça

Des gens qui...


Il y a certaines personnes qui passent le temps à se moquer, sous prétexte qu'ils sont plus grands, plus forts, plus beau, voir même plus intelligents, alors qu'il parait que c'est à cause d'un sentiment d'infériorité qu'ils  se sentent obligé de rabaisser les autres. Dans tous les cas, c'est inconcevable de les laisser continuer. Tout à l'heure, un petit garçon qui lisait tranquillement se faisait embêter sous mes yeux, estomaquée je me suis demandée si c'était un jeu ou pas. Quand j'ai compris que non, ils sont parti, je me demande sincèrement ce que j'aurais fais dans le cas contraire. Pour moi, c'est préférable de prendre le risque de perdre sa crédibilité plutôt que de laisser une personne toute mignonne se faire massacrer sans raison.

Il y a certaines personnes qui ne sont pas beaucoup aimé, qui passent leur temps avec quelques copains, voir même moins, soit parce qu'elles sont désagréables, soit parce qu'elles sont trop effrontées, toujours pour une raison certaine. La chose est que, souvent, elles sont bien trop seules, pour quelque chose qui n'a pas à avoir une importance aussi capitale. Alors, quand tu vois une âme solitaire, va la voir, parle lui, de tout sauf de ça, change de sujet, fais lui voir ton mode, transforme son horizon, offre lui du bonheur.

Il y a certaines personnes que l'on aimerait abordées mais à qui on ne sait pas trop quoi dire, parce qu'on a beau crier le contraire à tout va, que ce soit au collège ou ailleurs, des groupes se forment et se déforment et c'est compliqué de passer de chaque en chaque, comme à une sorte de partie de sautes-moutons. Alors on attend l'opportunité, qui se présente quelques fois, on se jette dessus comme des chiens affamés pour finalement balancer une connerie aussi grosse que la Terre.

Il y a certaines personnes qui te font sourire rien que par leur présence dans ta tête, qui te suivent et te poursuivent même dans tes songes, à qui tu aimes parler, de qui tu aimes recevoir des nouvelles, parce qu'elles ne sont jamais de trop, parce qu'il n'y en a jamais assez. C'est avec elles que tu aimerais continuer pour toute une vie, c'est pour elles que tu inventes mille stratagèmes pour gagner ne serait-ce qu'un petit mot te disant que oui, tu existes aussi à leurs yeux, que tu auras bientôt un récit de cent pages qui répond à toutes tes questions et que oui, ils survivent, qu'il ne faut pas t’inquiéter.

Je parle souvent de vous mais pour vous,
Dans quelle catégorie je suis ?

lundi 22 septembre 2014

Tes mains tremblent, il est trop tard


 Driiiiiiiiiiiiing !

 La cloche vient de sonner mais votre rang est déjà parti, le professeur vous attendait avant même que le bruit strident qui annonçe la reprise des cours vous déchire les oreilles. En marchant tranquillement vers ta classe tu t'enjoignes au calme, mais tu sais ce qu'il t'attend. Chaque fois, c'est la même chose : tu à appris par cœur, tu serais capable de réciter ton poème les yeux fermés, en tournant sur toi-même, presque à l'envers, même ! Seulement voilà, chez soit ou dans la récréation, c'est toujours plus facile. Rien que devant la porte de ta classe tu sens ton ventre te serrer. La clé vient de s'introduire dans la serrure, "clic", c'est ouvert, tu ne peux plus reculer. En t'asseyant tu répètes en boucle les vers dans ta tête, en y mettant toutes tes tripes, tout ce que tu sais de l'histoire de ces quelques strophes.
Le premier passe, tu l'accompagnes de ta place, tu compatis, tu sais ce que ça fais d'être envoyé là-bas. Pour toi, c'est presque comme si on te jetait en prison pour un crime non commis. Tu déclames le texte doucement, en espérant que si il a besoin d'aide il pensera à se tourner vers toi, parce que sur tes lèvres on pourra toujours lire la réponse. Tu le connais, ton devoir.
Le deuxième passe, il fait quelques petites erreurs, tu te demandes pourquoi c'est une obligation, est-il trop tard pour se faire porter malade ? Sûrement. En attendant, tes camarades enchainent les poèmes devant le tableau, noir comme le désespoir qui t'envahit peu à peu, qui ne laisse dans ton ventre qu'un énorme sac de nœud. Le tic tac de l'horloge vient chatouiller tes oreilles, plus le temps passe, plus ton tour approche, c'est inévitable. Une autre de ces vérités générales que tu aimerais bien oublier. Ta bouche devient sèche, tu pries pour entendre ta libération, mais non, elle ne vient pas, elle ne veut pas venir.
Et puis...

- A toi, mon petit.

Soudain ta respiration s’accélère, ton cœur vient de faire un bond dans ta poitrine, comme pour prendre son élan avant de courir un cent mètre, ses battements se sont accélérés d'une manière frénétique. Tu te lèves, tes membres tremblent déjà mais tu n'y peux rien. Arrivé devant le tableau les regards se posent sur toi, tu les évites. Tu as comme l'impression de suffoquer, tu manques d'air, tu as peur mais tu ne peux rien faire, tu subis, et tu te tais. Tu commences, ta voix part dans les aigües, chevrotant imperceptiblement, mais tu continues vaillamment, tu n'as pas le choix de tout façon. Les mots sortent maintenant saccadés de ta bouche mais tu as presque fini. Tu retiens tes mains pour qu'on ne les voit pas trembler, priant pour ne pas tomber.
Et puis...

- C'était... Pas mal.

C'est fini.
Tu récupères tes affaires et te dirige en chancelant vers ta place, sans même te souvenir que tu y as gagné une note, bonne ou mauvaise. Tes jambes tressautent encore et ne s'arrêtent que de longues minutes plus tard, tu as du mal à analyser la situation. Et puis, finalement, tu penses à regarder ce que cette torture t'as valu. Un sourire discret se dessine sur tes lèvres quand tu parviens à déchiffrer mais en vérité une seule question te préoccupes :"Pourquoi est-ce de pire en pire ?"

vendredi 19 septembre 2014

Les miens, les tiens, les siens

 Les mots, une grande famille


Parfois on dit des choses en les pensant inoffensives mais en fait elles font mal, parce que selon le moment, la personne, le ton et tout le reste elles peuvent être mal interprétées; et tourner en boucle dans nos têtes, s'empirant à chaque fois qu'on y repense, s'insinuant dans chacune de nos pensées en bouffant tout sur leurs passages, pour ne laisser qu'un mal tenace. Personne ne pourrait vous démentir hormis celui qui vous les a dîtes, mais comme dans chaque cas c'est pareil vous ne pouvez pas allez lui demander; alors des questions naissent dans votre esprit fou, qui, tel un poulain lancé en pleine course, gambadent à qui mieux mieux, partant du minuscule trou creusé par la sensation de rejet jusqu'à un cratère immense qui serait capable de grandir encore jusqu'à atteindre le centre de la terre.


Parfois on dit des choses pour blesser, pour vaincre, pour mettre l'autre joueur au tapis; on le tue à coups de phrases, à petit feu, comme un poison long dont l'effet ne se remarque pas au début mais qui grignote seconde après seconde des petites particules de vie. Et l'on s'en sert comme armes, délibérément, parce que des fois qu'est-ce que les hommes peuvent être bêtes, parce qu'en groupe tout le monde se sent plus fort, parce que seul contre tous on ne peut pas se battre, pas assez longtemps, et lorsque l'on renonce il n'y a pas d'antidote miracle, on continu à prendre les coups mais l'on n'encaisse plus et quant on finit par tomber on ne peut pas se relever parce que c'est trop dur, parce que les autres continuent à appuyer, ils te forcent à garder la tête baissée, le corps vouté, ils essaient de te faire disparaitre; et le jour où tu n'en peux vraiment plus, où tu pars, ils font leur hypocrite, ils ont mal à leur tour parce que si tu n'es plus là c'est de leur faute, ils s'en veulent et ça les hantent mais le monde n'y peut rien, le temps continu à égrener les secondes et eux souffrent, c'est à leur tour d'être rongé de l'intérieur, parce qu'à cela il n'existe aucun antidote.


Parfois on dit des choses que l'on ne pense pas vraiment, sous le coup de la colère, parce qu'elle peut tout emporter sur son passage, en ne laissant que l'énorme envie de faire souffrir comme tu viens de souffrir; mais en grandissant on apprend à contrôler tout ça et on se tait, on ne dit plus ce que l'on ne pense pas, et l'autre ne se torture pas inutilement, il suffit d'aller droit au but, sans crier je sais, c'est compliqué, une discussion au calme est plus efficace que lorsqu'elle est ponctuée de cris, on finit par le savoir. On mûrit.


Parfois on dit des choses qui font du bien, celles qui guérissent de l'intérieur, celles qui te font te sentir plus vivant que jamais et qui te font comprendre que malgré tout ce qui pourra jamais t'arriver tu seras accompagné, parce que des personnes formidables sont là pour toi, à te parler et à te faire rire, à te secouer quand tu n'as pas le moral parce que ça leur fait de la peine, parce que tu recevras toujours un petit mot, rayon de soleil, même dans ta journée la plus noire, quand tu t'y attendras le moins il volètera vers toi, petit oiseau maladroit, pour venir se poser sur ton cœur comme un baume guérissant, pour qu'à ton tour tu puisses être à la fois messager et envoyeur, pour que tu te transformes en petit oiseau pommade. 

On parle souvent de la magie des mots
On dit souvent qu'ils peuvent détruire
On ne donne jamais d'exemples
Rassurez-moi, suis-je la seule
A voir les mots comme ça ?

mercredi 17 septembre 2014

Toi et tes questions...


Quand je disais que chaque relation était unique...

Tu m'aimes peut-être mais moi je t'aime encore plus fort.
Pour toi, l'amour, c'est quoi ? Apparemment, un mot dénudé de sens. Quelque chose de plat, que tu prononces en y arrachant des bouts au passage. Je vais t'éclairer, je vais être ta lumière, pour une fois. L'amour, c'est une valeur que l'on a inventée parce que la langue française a besoin de tout classer, tout ordonner. Pourtant, l'amour se compose aussi d'autres valeurs, comme l'amitié, l'amour fraternel, l'amour que porte une mère à son enfant... Finalement, "amour", c'est le mot valise dans lequel on peut presque tout fourrer, celui qui ne veut rien dire parce qu'on invente tous notre propre définition. Je suis peut-être encore plus bizarre parce que j'ai une explication différente pour chaque personne. Chaque personne forme un contact différent avec chaque autre, donc chaque personne créée son amour. Mais tiens toi fort, il y a encore plus étonnant ! Je serais incapable de décrire mon amour pour chaque individu à qui je le décerne ! Parce que justement, il n'est pas ordinaire ! Je ne peux pas aller te chercher un dictionnaire pour te dire :"Voilà, c'est : ça". Je peux seulement te dire "Je t'aime".

Mais pas forcément comme tu le voudrais.

lundi 15 septembre 2014

Relation


Le sourire qui se peint sur vos lèvres sans aucune raison apparente, lorsque vous ressentez un infime vibration dans votre proche et que la pensée "ça y est" vous traverse l'esprit l'espace d'un millième de seconde. Le rouge qui vous monte aux joues lorsqu'on vous complimente sur votre coupe de cheveux, vos chaussures, vos vêtements, ou mieux : vos qualités; l'air guilleret qui éclaire votre visage, fait briller vos yeux et qui vous rend magnifiques qui que vous soyez.

L'air joyeux que vous n'avez qu'en leur présence, cette chaleur qui monte en vous dès que vous avez un signe de leur part, même le plus minuscule message. Un regard, un mot, rien que leur présence suffit pour vous redonnez un minimum de force, si ce n'est pas l'un se sera donc l'autre, et c'est ainsi.

Les câlins que vous réclamez à tour de bras, le besoin d'intention que vous recherchez parfois et qu'ils vous donnent toujours, les bisous distribués à droite et à gauche. Toutes les bêtises que vous faites qui les rendent heureux, tous les faux pas que vous commettez qui les font rire mais sans aucune méchanceté, tous les secrets que vous pouvez leur confier tout en sachant qu'ils ne seront pas révélés.


Ce soir j'ai mal à la tête, je suis fatiguée, on est lundi mais je veux déjà retrouvé mon lit pour y rester enfoui toute la journée. Je fais une overdose de cours, de leçons à apprendre par cœur que je vais finir par vous vomir dessus, de ses professeurs qu'on dirait sans cœur, qui ne comprennent rien à rien et qui s'autoproclament tout puissant parce qu'eux le savent, ce que nous, commun des mortels, ignorons encore. Et pourtant... Pourtant j'ai cette chaleur au creux du ventre qui remonte et irradie tout mon être, j'ai ce sourire béat que j'ai à chaque fois que je vous parle, que je lui parle, et même si je devrais déjà dormir je voulais finir ça. Les relations, on les définit comme indispensables, moi je rajouterais unique.

samedi 13 septembre 2014

Les pieds sur terre...

... Et la tête dans les étoiles
 

On me dit souvent que je parle trop, trop vite, que je m'égare. C'est vrai, je suis d'accord, je ne suis ni concise, ni silencieuse. Mais comment être clair si même dans ta tête c'est confus ? N'as-tu jamais l'impression que tout s'emmêle et que c'est seulement si tu tires sur le bout, tout au fond, que tu pourras démêler ? Si je rajoutes tant de détails, que je vais dans plein de directions en même temps, c'est seulement parce que comment tu veux comprendre si tu n'as pas le début ? Ce n'est pas forcément logique, ni forcément vrai, des fois c'est juste qu'en pleine phrase une pensée solitaire vient m'effleurer de ses doigts fins et que, sans que cela n'ai aucun rapport apparent, je la lance à mon interlocuteur en espérant qu'il comprenne. C'est difficile, peut-être, je ne sais pas, je ne m'en rend pas compte. Ma famille arrive à tout saisir, de A à Z, même quant on dirait que j'ai un train à prendre dans la minute à venir. Mes amis proches, quelques fois, sont perdus, mais évidement ils ne l'avoueraient pas. Quand aux autres... Ils ouvrent facilement des yeux ronds, éberlués par le flot de mots qui sort sans discontinuer de ma bouche. Pourtant, je vous le jure, j'apprends à prendre mon temps, lentement mais sûrement. Bien sur, quand je ne fais pas attention, ce défaut de langage revient, aurais-je l'audace de dire que c'est ma signature ?
Quand même par écrit on ne saisit pas ce que je veux dire, je peux recommencer à zéro sans voir si l'on me prend pour une folle ou pas, j'ai même donné un nom à l'incompréhension générale de ce que je racontes : le langage cacahuète. Une seule personne ait au courant de ce nom, pas forcément celle à laquelle vous vous attendriez le plus, c'est pour elle que je l'ai créée, une sorte de justification minable qui l'a fait rire. Mais le pire du pire, c'est quand je suis stressée. Il suffit d'une étincelle pour que je me mettes à tout réciter à la vitesse de l'éclair,  ou même pour que, sans avoir rien appris, je me mettes à parler de tout et de rien jusqu'à ce que je me rendes compte que c'est incompréhensible. Et non, respirer profondément ne sert à rien.

On me dit souvent que je suis dans la lune, perchée sur les étoiles, que ça serait bien si je pouvais redescendre sur terre un petit peu. Quand je regarde ailleurs, l'esprit perdu dans quelques pensées intérieures, on me rappelle à l'instant présent, avant de me dire en souriant que j'étais parti loin. Pourtant, je m'intéresse à ce que l'on me raconte, promis ! J'enregistre, je traite l'information et je réponds, tout ça dans l'ordre, quoi que je fasse, ou presque. Mais je crois que l'on n'aime pas voir les gens sur la lune...

Je regrette souvent d'être aussi petite, la plupart des gens le savent, ils en jouent, ils en rigolent, et ça me fait sourire. Pas de ne pas dépasser le mètre soixante, et encore moins de stagner au même niveau pendant que tout mon entourage grandit; mais que ça ne dérange personne sauf moi. C'est amical, on ne me fait aucune moquerie, sauf les personnes stupides qui me balance à la figure que ce n'est pas normal, à mon âge, de ne plus grandir, que je devrais quand même prendre quelques centimètres parce que "Oh mon Dieu mais c'est que je ne suis pas dans la norme !" alors que je leur faisais confiance en leur confiant mes inquiétudes. Mais c'est déjà du passé, j'ai presque fini d'enterrer l'évènement, désolé, je suis rancunière, et si je n’atteins pas "mon objectif" tant pis, au moins j'ai les deux pieds qui touchent par terre !

Un passage, un mot, une demande


Depuis quand je n'ai plus écris comme je voulais ? Depuis quand suis-je muette ? Oh oui, bien sur, j'ai formé des phrases, enchaîné les mots pour des expressions écrites qui ne rimaient à rien, pas grand chose, mais à beaucoup en même temps. Mais depuis quand n'ai-je plus tracé la moindre ligne ici, bien calée devant mon ordinateur, en laissant mes doigts faire ce qu'ils voulaient, en laissant mes pensées dériver là où elles l'entendaient, pour aller flotter au-dessus de vagues salées ou pour aller toucher les nuages, portée par une brise incertaine ? 16 jours.
16 jours exactement.
Vous ai-je manqué ? Peut-être, sûrement pas. Après tout, on a déjà tellement à faire avec nos propres idées, nos propres incertitudes, nos propres questions, notre propre vie. J'aimerais bien que vous m'écriviez un petit quelque chose, vous, mes lecteurs silencieux, qui n'osez pas. A quoi bon avoir peur du ridicule puisque tout le monde l'est forcément un jour ou l'autre ? En plus, en écrivant, on n'a jamais à avoir honte. Pas de notre "style" en tout cas, ni même de nos propos. Ce que l'on pense, ce que l'on dit, c'est ça qui donne une vie à nos écrits, pas l'inverse. Chaque être humain à son propre livre, et comment il est écrit reflète aussi un minuscule bout de ce qu'il renferme. Es-tu brouillon, petit lecteur ? Es-tu soigneux ? Calculateur ? Sérieux ? Maniaque ? Peureux ? Colérique ? Es-tu prêt à t'insurger parce que la bouteille de jus d'ananas a été finie et que personne n'en a remontée ? Es-tu prêt à encaisser les moqueries en sortant de la masse ? As-tu envie de révolutionner le monde, ou juste d'avoir une petite vie tranquille et agréable ? Es-tu joueur ? Farceur ? Drôle ou sarcastique ? Toi, lecteur, renferme plus de secrets que Baudelaire, Rimbaud ou même le peintre du coin de la rue que tu vois tous les jours formé sur une nouvelle toile un coucher de soleil, toujours le même. Pourquoi ? Oh c'est bien simple : n'importe quel art est formé sur ce que l'on connait. Tu ne me verras jamais partir dans un récit fantastique sur ce que ça fait d'avoir un enfant, par exemple. Je n'en ai aucune idée ! Je ne pourrais me baser que sur l'émotion que je vois des fois naitre dans les yeux de mes propres parents quand ils sont fier de moi. Je ne saurais exprimer la difficulté que c'est d'avoir à élever un mini être-humain qui un jour devra lui aussi se jeter dans les vagues sans se noyer. Je n'ai pas à me demander si il n'est rien arrivé à mon bébé, si il ne s'est pas perdu, si il ne s'est pas trompé de chemin pour tomber dans la drogue, l'alcool ou que sais-je encore ! Évidement, quand tu regardes ta tendre mère, ton papa ours, tu ne te dis pas tout ça, tu t'enflammes juste parce que ta liberté est moindre, et que tu t'es encore fait crier dessus alors que tu n'avais strictement rien fait ! Ne t'inquiète pas, moi c'est pareil. Seulement, j'ai lu il n'y a pas longtemps "Avant d'écrire, réfléchis" -Shakespeare; il y avait d'ailleurs d'autres maximes, alors j'essaie de me mettre à leur place, là, juste le temps de mon explication.