vendredi 19 septembre 2014

Les miens, les tiens, les siens

 Les mots, une grande famille


Parfois on dit des choses en les pensant inoffensives mais en fait elles font mal, parce que selon le moment, la personne, le ton et tout le reste elles peuvent être mal interprétées; et tourner en boucle dans nos têtes, s'empirant à chaque fois qu'on y repense, s'insinuant dans chacune de nos pensées en bouffant tout sur leurs passages, pour ne laisser qu'un mal tenace. Personne ne pourrait vous démentir hormis celui qui vous les a dîtes, mais comme dans chaque cas c'est pareil vous ne pouvez pas allez lui demander; alors des questions naissent dans votre esprit fou, qui, tel un poulain lancé en pleine course, gambadent à qui mieux mieux, partant du minuscule trou creusé par la sensation de rejet jusqu'à un cratère immense qui serait capable de grandir encore jusqu'à atteindre le centre de la terre.


Parfois on dit des choses pour blesser, pour vaincre, pour mettre l'autre joueur au tapis; on le tue à coups de phrases, à petit feu, comme un poison long dont l'effet ne se remarque pas au début mais qui grignote seconde après seconde des petites particules de vie. Et l'on s'en sert comme armes, délibérément, parce que des fois qu'est-ce que les hommes peuvent être bêtes, parce qu'en groupe tout le monde se sent plus fort, parce que seul contre tous on ne peut pas se battre, pas assez longtemps, et lorsque l'on renonce il n'y a pas d'antidote miracle, on continu à prendre les coups mais l'on n'encaisse plus et quant on finit par tomber on ne peut pas se relever parce que c'est trop dur, parce que les autres continuent à appuyer, ils te forcent à garder la tête baissée, le corps vouté, ils essaient de te faire disparaitre; et le jour où tu n'en peux vraiment plus, où tu pars, ils font leur hypocrite, ils ont mal à leur tour parce que si tu n'es plus là c'est de leur faute, ils s'en veulent et ça les hantent mais le monde n'y peut rien, le temps continu à égrener les secondes et eux souffrent, c'est à leur tour d'être rongé de l'intérieur, parce qu'à cela il n'existe aucun antidote.


Parfois on dit des choses que l'on ne pense pas vraiment, sous le coup de la colère, parce qu'elle peut tout emporter sur son passage, en ne laissant que l'énorme envie de faire souffrir comme tu viens de souffrir; mais en grandissant on apprend à contrôler tout ça et on se tait, on ne dit plus ce que l'on ne pense pas, et l'autre ne se torture pas inutilement, il suffit d'aller droit au but, sans crier je sais, c'est compliqué, une discussion au calme est plus efficace que lorsqu'elle est ponctuée de cris, on finit par le savoir. On mûrit.


Parfois on dit des choses qui font du bien, celles qui guérissent de l'intérieur, celles qui te font te sentir plus vivant que jamais et qui te font comprendre que malgré tout ce qui pourra jamais t'arriver tu seras accompagné, parce que des personnes formidables sont là pour toi, à te parler et à te faire rire, à te secouer quand tu n'as pas le moral parce que ça leur fait de la peine, parce que tu recevras toujours un petit mot, rayon de soleil, même dans ta journée la plus noire, quand tu t'y attendras le moins il volètera vers toi, petit oiseau maladroit, pour venir se poser sur ton cœur comme un baume guérissant, pour qu'à ton tour tu puisses être à la fois messager et envoyeur, pour que tu te transformes en petit oiseau pommade. 

On parle souvent de la magie des mots
On dit souvent qu'ils peuvent détruire
On ne donne jamais d'exemples
Rassurez-moi, suis-je la seule
A voir les mots comme ça ?

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