jeudi 27 novembre 2014

Un coup de téléphone

Un cœur ranimé


Dehors il fait gris, le ciel pleure et nous crache dessus, grondant sa colère, ses maux, son impuissance. J'ai froid. En regardant à l'extérieur, une ville fantôme m'offre ses portes, il n'y a pas âme qui vive, aucun enfant dans les rues, pas de rire, le silence. Vaincue, tête contre la vitre, je ferme les yeux, ressassant échecs, fautes et autres troubles qui s'amusent à noircir mon petit bonheur. Soudain, une vibration dans la poche de mon jean déchiré par les ennuis. Un appel.
- Allô ?
Mon corps replié sur lui-même ne demande qu'à s'ouvrir vers la liberté, tel l'oiseau qui attend pour prendre son envol, craintif mais pourtant si certain d'y arrivé, courageux mais pourtant si hésitant.
- Oh, c'est toi ! Ça va ?
Ouvrant deux grands yeux pétillants, je reporte mon regard vers l'horizon tandis que sa voix résonne dans le creux de mon oreille, rassurante mais fraiche en même temps. Son visage apparait dans mon esprit, remplissant l'horizon, fondant le décor dans une sorte de brouillard. Des paroles surviennent naturellement, plus de vide, plus de silence. Douce chaleur qui m'envahit. Des éclats de rires s'échappent enfin de ma bouche, rebelles, ils viennent trouver écho à ceux qui viennent de l'autre bout du fil. Je l'imagine, tenant son téléphone, s'animant en même temps que ses idées farfelues et je m'éveille, recouvrant une liberté perdue. Le temps file, courant, avide; avalant les secondes, les minutes, puis une heure et toujours en cavale par la suite. La fenêtre s'est réchauffée, la ville se colore et peut-être même que tout s'éclaire, que le soleil pointe le bout de son nez. Ou peut-être pas. Toujours est-il que celui-ci vient d'élire domicile dans mon cœur. L'abattement s'évapore au fils des phrases glissant comme des perles sur un fil bien fait tandis que dans les maisons ternes d'une petite cité deux adolescents se font mutuellement vivre.

+ https://www.youtube.com/watch?v=519_pOvP9xs

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