vendredi 28 février 2014

Le vent soufflait

Un souffle


Le vent soufflait. Doucement. Comme toujours, il jouait. Un air à chaque fois différent. Il me faisait découvrir une partition inconnue, qui, écoutée, devenait merveilleuse. Il me racontait son histoire. Il me disait que, petit, il imitait son papa. Il me disait qu'il soufflait de toutes ses forces et qu'alors une douce brise venait secouer les feuilles délicates des arbres, petits ou grands, maigres ou gros, faibles ou forts. Il me disait que, adolescent, il ne contrôlait pas toujours ses humeurs et qu'alors les tempêtes éclataient en mer, venaient secouer violemment les buissons, faisaient peur aux enfants. Il me disait que, adulte, il soufflait continuellement, aidant l'homme à naviguer, poussant les poissons vers les filets tout en guidant les pas du bébé qui souriait pour la première fois. Il me disait que, sur le seuil de la mort, il ne soufflait plus, laissant la chaleur se répandre sur la terre tel une couette bien chaude qui venait accueillir le soir. Il me racontait que toujours il recommençait ce cercle infini, mais qu'à chaque fois il renouvelait sa mélodie. Pour que les petits comme les grands ne se lasse jamais de lui. Il me racontait qu'il aimait raconter son histoire. Et qu'à chaque passant, même si souvent eux ne le voyaient pas, il donnait de la force. Il me racontait qu'il aimait raconter. Alors il racontait. Tandis que moi, je prêtais l'oreille, inlassable. Il racontait. Je l'écoutais. Il était moi et j'étais lui.

"Le vent se lève, il faut tenter de vivre".

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